Nuria Gorrite, femme et présidente du Conseil d’état

Paris Match Suisse |

Nuria Gorrite, présidente du Conseil d’Etat, quelle femme êtes-vous?

En trois mots, je dirais que je suis engagée, ouverte et spontanée.

Etes-vous fière d’être la première femme à occuper cette fonction?

Selon la nouvelle Constitution,  je suis effectivement la première à occuper cette fonction pour cinq ans, mais la première présidente était Jacqueline Maurer-Mayor. Issue d’un milieu relativement modeste, petite fille, je ne savais même pas qu’une telle fonction existait. J’ai dû travailler pour me sentir légitime. Je rêvais plutôt d’être journaliste.

A quoi, selon vous, devez-vous cette ascension spectaculaire?

J’ai su saisir des opportunités et j’ai été là au bon moment. J’ai aussi mon style, ma manière. Je n’entre pas dans les intrigues. Je ne me fais pas d’ennemis. J’ai à cœur de dire les choses, même les plus difficiles à entendre mais on peut tout dire si on sait le dire. On doit être attentif à la façon dont l’autre va le recevoir. Je fais toujours preuve d’empathie. 

Pensiez-vous déjà au Conseil d’Etat lorsque vous étiez syndic de Morges?

Absolument pas. La première fois que l’on m’a proposé de briguer le Conseil d’Etat, j’y ai renoncé notamment car ma succession à la ville de Morges n’était pas assurée. J’ai suivi mon intuition. Chaque fruit mûrit à son heure.

Visez-vous le Conseil fédéral?

Non. C’est déjà magnifique, immense, ce qui m’arrive! Pourquoi viserais-je autre chose? J’ai à cœur d’honorer les responsabilités qui m’ont été confiées. La course au pouvoir, les calculs politiques, cela ne me ressemble pas. Aujourd’hui, beaucoup de gens me confient leurs espérances. Mon rôle, agir ici et maintenant.

En dehors de votre passion politique, qu’est-ce qui vous anime dans la vie?

La culture. J’aime visiter des villes, écouter de la musique, voir des expositions, des monuments. Je nourris ma curiosité artistique. Dernièrement, je suis tombée en admiration devant l’œuvre d’un photographe qui exposait à Miami. Une démarche exceptionnelle tant sur le plan artistique que technique. Cela m’a bouleversée. Il faut dire que j’aime beaucoup cet art. La photographe Hélène Tobler a fait don au canton de ses images de presse qui sont exposées en ce moment. Son geste a été très apprécié.

Vous êtes toujours élégante et coquette. Est-ce important le look, l’image pour cette fonction?

Ma mère est couturière et modiste. J’ai appris à apprécier les habits bien coupés, les belles matières. J’ai grandi dans cet environnement. Longtemps ma mère m’a fait mes vêtements. Prendre soin de soi, c’est prendre soin des autres. C’est aussi une forme de bienveillance envers soi-même. Tout est lié au respect, à une certaine discipline et une cohérence.  

Comment vous habillez-vous? Vous privilégiez les petites boutiques ou le temps vous manque et vous achetez sur internet? 

J’ai mes petites boutiques préférées à Morges et à Lausanne. Mais je vis aussi avec mon temps et il m’arrive de commander en ligne le soir à la maison.

Votre charme, votre sourire ont-ils été des atouts précieux pour votre ascension politique?

Je n’ai pas étudié la manière de sourire. Mais petite j’étais très timide. La danse classique m’a appris à prendre ma place dans l’espace. C’est aussi une école de la discipline, de l’effort. Puis à 19 ans, j’ai fait du théâtre. La confiance en soi, je l’ai acquise grâce aux miens. J’ai la chance d’avoir une famille magnifique. Elle m’a donné une colonne vertébrale. Mes parents sont des gens courageux. La vie n’a pas toujours été simple pour eux. Ils ont su me tirer vers le haut. Grâce à eux, j’ai une structure, un ancrage.

Quelles sont vos qualités premières?

Je suis optimiste. Ça aide dans la vie! Quelle que soit la situation, je trouve une solution. Je suis volontaire. Je vais de l’avant, je ne me laisse pas décourager.

La créativité fait partie de vos points forts?

Dans certains projets fondamentaux, il faut échafauder des stratégies inventives. Dernièrement, il a fallu trouver une solution pour faire voter une loi visant la création de places d’accueil pour la garde des enfants. Cette créativité a permis d’offrir une solution à plus de 15 000 familles!

Comment résistez-vous au stress?

Quand tout le monde s’agite, je garde la tête froide. Je n’aime pas céder au stress. Lorsque les choses sont très tendues, cela nécessite de l’action. En revanche, je suis sensible à une situation humaine. Lorsque j’ai dû licencier un collaborateur, je n’ai pas dormi de la nuit.

Avouez-nous un défaut qui vous dérange chez vous.

Dans certaines actions, je peux être terriblement impatiente et cela me joue des tours.

Vous êtes une femme solaire, cela en dérange certains…

Peut-être. Cela appelle à la retenue, la discrétion. C’est très protestant, il ne faut pas trop capter la lumière. Et la jalousie, c’est ce qu’il y a de pire. 

Quel a été pour vous le chagrin le plus difficile à surmonter dans votre existence?

Le décès de mon oncle. Il est mort d’un cancer à 47 ans. Son rôle dans ma vie a été fondamental et structurant. Il comptait énormément pour moi. J’ai eu beau me préparer. Etre confrontée à la mort, c’est tellement cruel. On m’a arraché une partie de moi. Il me manque. 

Vous semblez vouloir préserver votre vie privée, votre couple.

Si pour moi le couple est important, il n’est pas indispensable. Etre seule, «de moi à moi», entre lecture, musique et culture me remplit et me ressource. Je suis parfaitement épanouie sans relation sentimentale. Je vis ma vie pleinement. J’ai une multitude de passions, une vie professionnelle intense et engagée, des amis fidèles. Rien ne me manque. Lorsque je suis en couple, en revanche, même si je ne suis pas de nature dépendante, je vis pleinement la relation. Avec l’âge, la passion ne m’intéresse plus. Je l’ai vécue. Cela détruit, ça ravage. Aujourd’hui, je préfère une relation sereine, profondément apaisée… Vivre en couple fait partie de la vie mais je ne partage pas mon quotidien. Je préfère les parenthèses enchantées. 

Vous semblez très proche de votre fille qui a aujourd’hui 20 ans…

J’ai élevé ma fille seule. Elle est fille unique comme moi. Nous sommes très proches. Nous avons tout traversé ensemble. Je reste cependant sa mère pas sa copine. Aujourd’hui, elle est en 2e année de droit et elle est très engagée sur le plan humanitaire.

Quelles sont les valeurs de vie que vous lui avez inculquées?

L’empathie et la générosité. Au bout du compte, seul ce que l’on a donné restera à jamais.

Vous souvenez-vous de votre premier amour?

Oui, c’était mon petit ami à l’école enfantine. Mon premier émoi. Et chose très drôle, on s’est retrouvé dernièrement sur Facebook.

Vous avez dit harcèlement?

OPINIONS. Le Valaisan Yannick Buttet a à nouveau fait parler de lui, ces jours, pour des accusations de harcèlement. Cette fois-ci, la femme a évoqué, publiquement, immédiatement, des actes qui auraient été commis devant témoins.

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