Pour retrouver ses touristes chassés du jour au lendemain par la pandémie, l’hôtellerie de luxe doit se creuser les méninges. D’abord pour les Suisses, en attendant Américains, Arabes ou Russes. L’exemple du Ritz-Carlton Hotel de la Paix à Genève.

Le prestigieux Ritz-Carlton Hotel de la Paix a rouvert ses portes à Genève fin mai : « L’équipe se réjouit beaucoup de retrouver de la vie dans le joyau du bout du lac, au quai du Mont-Blanc « , sourit Werner Pichler, le directeur général. Pour célébrer ce moment tant attendu, l’établissement a lancé le concept « Geneva Private Dining », où les suites de l’hôtel se transforment en restaurants privés. Comme à la maison mais avec un chef toqué pour vous servir.

Werner Pichler, le directeur, est à la barre depuis 18 mois. Jamais il n’aurait pensé se retrouver devant une pareille situation de crise. Né dans la région de Salzkammergut, en Autriche, lieu qui comprend de nombreux lacs, de vastes forêts et des montagnes, Werner, comme beaucoup d’Autrichiens, est pratiquement né sur des skis. C’est dire que face au Mont-Blanc, il n’est pas trop dépaysé.

Sa première expérience  hôtelière se situe à la réception du Château Mönchstein à Salzbourg. Il part ensuite étudier le marketing hôtelier en Californie, puis travaille et vit en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Suisse et aux Émirats Arabes Unis. Après une expérience en tant que directeur des ventes et du marketing au Ritz-Carlton Berlin, il rejoint le siège social de Marriott comme directeur régional des ventes et de la distribution pour les marques de luxe en Europe occidentale et orientale. Basé à Berlin, il supervise les activités commerciales de 55 hôtels et parcourt l’Europe, Israël, le Kazakhstan et la Russie. Il participe à plusieurs ouvertures d’hôtels 5 étoiles à Budapest, Tel Aviv, Astana, Paris, Londres, etc.

C’est en 2015, qu’il participe à la reconversion de l’hôtel de la Paix à Genève, qui n’est pas encore une enseigne Ritz-Carlton ou Marriott : « Dès ma première visite, j’ai été convaincu du potentiel de cet établissement légendaire, de la qualité de l’équipe et du niveau de service très personnalisé. » Son retour aux sources, cette fois à la direction générale de l’établissement genevois, s’effectue en novembre 2018.

Dîner privé avec chef

Idée originale du « post-coronavirus », le «Geneva Private Dining » est une alternative sécurisée et personnalisée à la restauration traditionnelle. Accueillis dans le lobby de l’hôtel avec un verre de champagne, les clients sont emmenés dans la suite Grace Kelly ou la suite Mont-Blanc qui leur sera entièrement dédiée le temps d’une soirée. L’apéritif et le repas sont servis sur le balcon avec une vue imprenable sur le lac. Dédiés à une cuisine locale créative, le chef et son équipe ont composé un repas à quatre plats autour de produits frais, de saison et en circuit court. L’expérience culinaire démarre à 400 francs pour deux, sans les vins.

Autre réouverture « post-covid », le Fiskebar de l’Hôtel de la Paix reprendra du service cet été. Il sera à nouveau possible de savourer la cuisine du chef Lénaïc Jourdren et son équipe. L’établissement présente aussi dès le 27 juin « Båd by Fiskebar»,  une table flottante privée. Installée à proximité sur le lac, elle peut accueillir jusqu’à sept personnes pour une expérience de cuisine au grand air. À bord de la barge, les convives peuvent profiter de la cuisine du Fiskebar. Le Chef propose chaque jour un menu différent selon les produits du marché. Il prépare les mets sous les yeux des convives qui peuvent choisir entre deux menus à 3 ou 4 plats, avec ou sans accord avec les vins. Les prix démarrent à 440 francs pour deux personnes, alcool non-compris, et pour trois plats.

A l’école de Top Chef

Lénaïc Jourdren est un défenseur passionné des ingrédients bio et régionaux. Le jeune chef de 33 ans et… pas loin du double mètre, possède déjà un beau parcours derrière lui. Sorti de l’Ecole de gastronomie Ferrandi à Paris, il est passé par le Carré des Feuillants à Paris, la Bastide Saint-Antoine à Grasse et les cuisines de quelques palaces parisiens (Meurice, George V). Devenu «régisseur de cuisine», il veille au tournage de quelques films, dont « Les recettes du bonheur », et d’émissions comme « Top Chef » ou « Le meilleur pâtissier ». Il a ensuite opté pour Genève, où il a œuvré au Beau-Rivage aux côtés du chef Dominique Gauthier (Le Chat-Botté), avant de transférer sa toque quelques pas plus loin, à l’Hôtel de la Paix.

Datant de 1865, l’Hôtel de la Paix est l’un des plus anciens de Suisse, marquant les débuts du tourisme helvétique. Avec seulement 74 chambres, il a été le théâtre de rassemblements mémorables, depuis le dîner des réclamations de l’Alabama en 1872 jusqu’aux hôtes de marque qui y ont séjourné. Parmi eux, la princesse Grace de Monaco dont une impressionnante Suite Grace Kelly porte le nom.

 

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