Une expo d’Aquatis explique l’importance des arbres tropicaux pour la sauvegarde du climat sur la planète.

 

Bien sûr, c’est une image mais elle est parlante. Les courants d’air humide qui prennent naissance au-dessus de l’océan Atlantique et se déplacent sur le continent sud-américain sont appelés « rivières volantes ». Elles sont constituées d’impressionnantes masses de vapeur libérées par la transpiration des arbres et des plantes. L’ampleur est incroyable: un seul grand arbre de 20 mètres de diamètre à son sommet libère dans l’atmosphère 1000 litres d’eau par jour, soit quatre baignoires bien pleines. « La superficie de la forêt amazonienne est estimée à 5,5 millions de m2, calcule Gérard Moss, un Suisse qui vit au Brésil depuis 1983 et qui a créé le projet « Rios Voadores » (rivières volantes) pour sensibiliser les jeunes Brésiliens à ce phénomène. La quantité d’eau libérée peut être estimée à 20 milliards de tonnes d’eau en une seule journée ! » A titre de comparaison, l’Amazone déverse quotidiennement 17 milliards de tonnes d’eau!

L’Amazonie en danger
La forêt amazonienne compte 390 milliards d’arbres appartenant à 16 000 espèces différentes, évalue une équipe internationale de chercheurs. Une densité unique au monde : entre 300 et même 600 arbres à l’hectare contre 10 à 15 dans les forêts européennes. Au lendemain d’un été qui a vu des milliers d’incendies se déclencher volontairement ou accidentellement dans
la forêt amazonienne, la
préservation des rivières volantes est plus importante que jamais : « Ces incendies et l’abattage massif d’arbres tropicaux sur de grandes surfaces se cumulent, poursuit le professeur Antonio Donato Nobre, biologiste et chercheur brésilien qui soutient la cause de l’Amazonie depuis quarante ans. Les zones déforestées deviennent de plus en plus vulnérables en période de sécheresse saisonnière, lesquelles ont tendance à se prolonger sous l’effet de la dérégulation climatique. Exposées au soleil intense de l’Equateur, les zones limitrophes des coupes sont victimes d’un dessèchement progressif des arbres. Plus les forêts se transforment en savane, plus les feux de forêts se propagent et s’auto-alimentent. »

L’appui des populations autochtones
S’il est important de restaurer les zones détruites, la régénération de la forêt ne peut se faire qu’avec l’appui des populations autochtones et des communautés locales, estiment les spécialistes à l’origine de l’exposition au Musée Aquatis : « La forêt amazonienne est leur patrimoine en termes de ressource, de lieu de vie et de culture. La biodiversité et leur mode de vie sont étroitement liés. » Présidée par l’ancien conseiller national Yves Christen, la Fondation Aquatis propose une exposition via un partenariat avec l’association lausannoise NiceFuture. Elle vient appuyer le projet de soutien aux rivières volantes et contribuer à la reforestation en finançant la plantation d’arbres. L’achat d’un arbre équivaut à 15 francs. Cette contribution permettra de financer aussi l’achat de semences auprès des peuplades de la forêt amazonienne et la restauration des terres dégradées.  nn

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