Ralph Hamers et Thomas Gottstein sont les deux nouveaux visages de la Suisse bancaire et financière.

Les entreprises suisses sont les plus ouvertes aux dirigeants étrangers. Et leurs managers s’avèrent aussi les mieux payés du monde. UBS et Credit Suisse sont très emblématiques de ce genre de record.

Credit Suisse n’a plus été dirigé par un citoyen suisse depuis 2002. Mais après dix-huit ans de management britannique, puis franco-ivoirien, le groupe bancaire sera de nouveau piloté par un pur produit de la place financière zurichoise: Thomas Gottstein.

Ce golfeur paisible et tout bien comme il faut a pratiquement fait toute sa carrière dans la maison. En chapeautant depuis quelques années les activités du groupe en Suisse même. Le tandem président et directeur opérationnel de Credit Suisse redevient ainsi complètement helvétique.

Présidé par l’Allemand Axel Weber, UBS fait un peu le chemin inverse en faisant appel à Ralph Hamers pour succéder au Tessinois Sergio Ermotti. Un CEO néerlandais. Ralph Hamers a précédemment dirigé le groupe de banque-assurance ING. Avec un profil de gendre idéal lui aussi.

Jusqu’au moment où il fut question en 2018 de doubler son salaire à 3 millions d’euros. Cette proposition a soulevé une vague de protestations aux Pays-Bas. Au point que le conseil d’administration a dû y renoncer. Une bonne opération en définitive pour Ralph Hamers: à la tête d’UBS, il gagnera… sept fois plus.

Ralph Hamers à UBS ne paraîtra pas plus exotique que le sortant Tidjane Thiam à Credit Suisse. C’est plutôt ses états de service qui surprennent s’agissant de piloter une institution à la fois très suisse et très mondialisée. Il n’a exercé en dehors des Pays-Bas qu’à la tête d’ING en Roumanie, puis en Belgique.

Mais c’est surtout son attirance pour les transformations numériques qui a attiré l’attention. Hamers a fait d’ING un modèle de banque numérisée dans ses procédures et relations avec la clientèle grand public. C’est donc sur le marché suisse, quelque peu délaissé jusqu’ici en faveur des professionnels et grandes fortunes à l’international, qu’un nouvel élan pourrait se manifester ces prochaines années. Tant à UBS qu’à Credit Suisse.

 Juan Carlos et Mirabaud à Genève

L’affaire des 100 millions reçus en 2008 d’Arabie par le roi d’Espagne Juan Carlos défraie la chronique en Espagne. La somme avait été déposée à la banque Mirabaud à Genève. Celle-ci est pourtant relativement épargnée par la colère des commentateurs. Le monarque devait-il être considéré à l’époque comme une personne susceptible de blanchir de l’argent? Certainement pas. Et dès que sa réputation a commencé de pâlir en 2012, Mirabaud a eu la bonne réaction: la banque a demandé à son client qu’il reprenne ses fonds.

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