À 70 ans, le financier valaisan, ex-patron d’une équipe cycliste à succès, a toujours autant de plaisir à rouler. Il est aussi à la tête d’un bijou d’hôtel.
70 ans depuis le 22 février, silhouette svelte et sportive, le financier valaisan Michel Thétaz reste, plus que jamais, un mordu de la petite reine. Il se souvient gamin d’avoir vu, fasciné, le passage de Charly Gaul et Federico Bahamontes, les deux grimpeurs stars de l’époque, à Martigny lors d’une étape du Giro. Aujourd’hui, il lui arrive souvent de faire à vélo, en quelque cinq heures, le trajet entre Genève et Champex, la station de son cœur, lovée autour de son lac de montagne. «J’aime depuis toujours cet endroit magique, surnommé le petit Canada. L’hiver, la poudreuse est magnifique.» Il y a ouvert en été 2020 un petit hôtel, bijou de haut standing, «Au Club alpin» en conservant le nom de l’ancien établissement, beaucoup plus modeste, que possédait une dame du village. Il l’a totalement transformé. Situé juste au bord du lac, tout y respire un luxe à la fois simple et raffiné. Le décor est marqué par le vélo, comme ce mythique Bianchi Ferrari exhibé dans une vitrine, et de la baie vitrée du spa le regard embrasse un décor bucolique. Les huit chambres ne désemplissent pas. «Si on avait fait cela à Verbier, on aurait dit un de plus. Ici, c’était totalement surprenant. Nous avons réalisé ce qui nous plaisait, un vieux rêve, un coup de cœur. Tout est passé par les réseaux sociaux sans dépenser un franc en marketing. Les gens sont très contents. Le succès dépasse tout ce que nous avions prévu», se réjouit Michel Thétaz. Longtemps collaborateur de la Banque Pictet à Genève, le Valaisan possède depuis 1995, sa propre société, spécialisée dans la gestion institutionnelle, IAM. Il figurait parmi les 300 Suisses les plus riches dans le dernier classement du magazine «Bilan». Mais si Michel Thétaz est connu du grand public, c’est parce que, de 2012 à 2016, il a été à la tête de sa propre équipe cycliste, IAM Cycling, la seule suisse à s’être hissée parmi celles du World Tour, l’élite mondiale. «À table, avec des amis, on critiquait souvent les équipes, leur tactique. Alors, un jour, ma femme, mon meilleur manager, qui m’a évité de faire tant de bêtises, m’a lancé: et si au lieu de critiquer, tu essayais de faire mieux.» Pari relevé. S’il a investi entre 12 et 15 millions par année dans le cyclisme, Michel Thétaz ne l’a «jamais regretté une seule seconde». «Je me suis pris au jeu. Ce fut une aventure merveilleuse. J’ai côtoyé des gens à la pointe de leurs professions, le sommet de la pyramide. Et cela a constitué une pub considérable pour notre entreprise.» Il a pu vivre de l’intérieur ces étapes folles du Tour de France suivies par des millions de spectateurs. L’équipe a remporté pas moins de 19 épreuves avec, en point d’orgue, le triomphe du Colombien Jarlinson Pantano à Culoz, dans le Jura, au terme d’une des plus belles étapes de la Grande Boucle 2016. «Un moment très fort.» Exemplaire, Michel Thétaz a aussi été un des dirigeants les plus actifs sur le front du dopage. «Au lieu d’enrôler des médecins d’équipe comme les autres, nous avions signé un contrat de partenariat avec les HUG, les hôpitaux genevois, qui s’occupaient de l’aspect médical en toute indépendance. J’ai toujours dit à l’équipe, les yeux dans les yeux, que si un seul coureur était convaincu de tricherie, j’arrêtais tout.» Aujourd’hui, toujours aussi jeune, Michel Thétaz avale ses 5000 kilomètres par année. Il se rend régulièrement à Majorque avec des amis pour s’entraîner sur «ces routes fabuleuses, bien entretenues, avec des montées de 4,5 kilomètres, sans oublier le climat». Et ce père de deux grandes filles qui travaillent avec lui de conclure: «Le vélo, c’est la passion d’une vie.»
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