Créatrice de la marque Gemmyo, elle a imposé son style dans le monde de la joaillerie. Ses podcasts sur l’entrepreneuriat sont parmi les plus écoutés. Rencontre.
Sa voix, sereine, affirmée, posée, était toute destinée à incarner un média. Pauline Laigneau aurait pu être une voix de radio, mais c’est avec les podcasts qu’elle a choisi de rassembler. En 2018, elle lance «le gratin» devenu «le podcast de Pauline Laigneau», des entretiens sur la vie d’entrepreneur, la recette prend. En trois ans, il devient le plus écouté dans la catégorie business, avec jusqu’à 500 000 auditeurs mensuels. Elle explique s’être inspirée de la tendance américaine. «Je me suis dit qu’on ne donnait pas la parole aux entrepreneurs en France… alors je me suis servie de mes connaissances en marketing pour me lancer.» Son papa dit qu’elle a de la suite dans les idées! Enfant, elle voulait devenir présidente du monde, pour prendre des décisions. Sa destinée professionnelle commencera par une remise en question lorsque, Normale Sup’ en poche, elle rate le concours d’entrée à l’ENA. «Cet échec m’a appris à me poser les bonnes questions, qu’est-ce que je veux vraiment? Je ne me voyais pas dans un métier où la route était déjà toute tracée. Je voulais être dans la création et dans la production!» Il y a 10 ans, Pauline ne rencontre pas l’expérience qu’elle attendait, en poussant la porte des joailliers de la place Vendôme à Paris pour choisir sa bague de fiançailles. Alors elle crée Gemmyo, avec son mari. Elle imagine des bijoux qui rassemblent tout le savoir-faire français, une marque moderne qui réinvente les codes du luxe pour créer la joaillerie de demain, avec un business model innovant, reposant sur une fabrication en flux tendu et sans stock! Pari réussi, Gemmyo s’impose, les collections rencontrent le succès. Elles s’inspirent de la nature, du beau, pour créer des bijoux vivants. Sa dernière collection «Entaille», minimaliste et unisexe, incarne parfaitement cette philosophie, avec un design aux arêtes ciselées, comme une série d’entailles dans l’or, destinées à réfléchir au maximum la lumière. Pauline Laigneau est une quarantenaire positive et libre avant tout. Une condition précieuse, fantasmée par toute une génération. Elle parle de l’entrepreneuriat et de ceux qui s’y lancent sans savoir de quoi il s’agit. «Ça n’est pas un métier, c’est un choix de vie. Cela permet à beaucoup de gens de faire des pas de côté, de retrouver une liberté. Mais il faut travailler énormément, être responsable, optimiste et réaliste». Des conseils qu’elle a décidé de transmettre, lorsqu’en 2020, en plein confinement, elle crée Demian, un programme de formation pour aider les entrepreneurs à se développer. «J’ai rencontré la détresse de ces patrons qui me suivaient, et je me suis rendu compte qu’ils étaient seuls.» Ne pas prendre les choses pour acquises, sortir de sa zone de confort… Autant de règles à suivre, dans cette vie à 100 à l’heure d’entrepreneur. Elle a choisi d’y garder une place pour l’audace, celle de croire en ses rêves!
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