Brafa, la foire d’art de Bruxelles, est plus internationale que jamais, avec notamment quatre illustres galeries suisses.
Entre un million et demi et deux millions d’euros! C’était peut-être l’œuvre la plus chère proposée à la Brafa, la Brussels Art Fair. Une œuvre genevoise ayant longtemps appartenu à un Vaudois. On pouvait admirer cet automate ayant la forme d’un livre doté d’un mécanisme de questions-réponses dans le stand de la galerie bruxelloise Artimo. Une des 130 galeries en provenance de 16 pays, réunies sous l’égide de ce grand salon d’art, 70e du nom. Réalisé en mars 1823 par l’atelier Meussel & Fils en or, émail et écailles, cet automate avait été acquis un siècle plus tard par l’écrivain Maurice Sandoz, fils du fondateur de l’entreprise pharmaceutique bâloise. Il le conservait dans sa propriété de Burier, à La Tour-de-Peilz, tel un livre d’or à faire signer par ses éminents visiteurs, Charlie Chaplin en tête. Mais bien d’autres merveilles étaient présentées à la Brafa. Quelques exemples? Une huile de Bartolomeo Manfredi, «Le Reniement de saint Pierre» (XVIIe siècle) proposée à un million 800’000 euros ou le fossile d’un ichtyosaure datant de 180 millions d’années pour un million 200’000 euros, ou encore une «Tour de Babel» d’Abel Grimmer (début du XVIIe siècle) en vente pour 950’000 euros par la galerie genevoise De Jonckheere. Une entreprise familiale spécialisée dans les tableaux flamands, tel cet autre chef-d’œuvre «Paysage d’hiver avec patineurs», de Pieter Brueghel III!
Les foires d’art ne manquent pas. À l’instar de la Brafa, la Tefaf (The European Fine Art Foundation), à Maastricht, qui embrasse 7000 ans d’histoire de l’art, se revendique d’un évident éclectisme! À l’inverse d’Art Basel, avec ses déclinaisons à Miami, Hong Kong et Paris, qui, elle, se concentre sur les XXe et XXIe siècles. Une vocation «moderne et contemporaine» que partage à échelle réduite Art Genève. Une quinzaine de galeries de la place étaient présentes à Palexpo, fin janvier – début février, dont Hélène Bailly qui a le don d’ubiquité puisqu’elle exposait en même temps à Bruxelles des œuvres de Léger, Poliakoff, Buffet et autres Picabia.
Trois autres galeries suisses retenaient l’attention à la Brafa, dont deux luganaises. Repetto est dirigée par les frères Carlo, Paolo et Saverio. Présente pour la 9e fois à Bruxelles, ce qui témoigne de l’intérêt d’une telle participation, tant pour les ventes que pour la visibilité internationale, elle exposait son «stock classique! avec des œuvres de Max Ernst, Calder, mais aussi Chirico, Pistoletto, Melotti ou Fontana… Établie des deux côtés de la frontière italo-suisse, avec un pied à Milan et un autre à Lugano, la Cortesi Gallery a aussi une prédilection pour les artistes italiens: Consagra, Bonalumi, Agnetti, Castellani et naturellement Fontana.
Difficile, lorsqu’on se promenait dans les allées de la Brafa, de ne pas s’arrêter au magnifique stand de la zurichoise von Vertes, aux cimaises couvertes de Vasarely, Soulages, Marini, Poliakoff, Chagall, Braque et Hirst, entre autres. Contrairement à d’autres exposants, von Vertes affichait le prix de certaines œuvres. Mais uniquement celles de moins de 100’000 euros!
Il n’est toutefois pas nécessaire de disposer d’un épais chéquier pour visiter la Brafa. Plus de 60’000 amateurs d’art y déambulent comme ils le feraient dans les salles d’un musée. La convivialité en plus.

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