Avant de filer à Bruxelles où se déroulera l’évènement samedi 29 mai, sa vie à l’école de commerce la retient à Monthey, en Valais. Rêve-t-elle du podium tandis qu’elle se concentre sur ses examens de maturité? Sans doute un peu, mais la jeune fille de 18 ans n’est pas seulement belle, elle est déterminée et pratique déjà avec brio l’art du cloisonnement. «Je consacre tout mon temps à mes études, bien plus importantes pour moi, fitness une heure par jour et chaque chose en son temps», déclare-t-elle avec sérénité. Après une année qui l’a menée de sélection en sélection jusqu’à la préparation du concours lui a donné des ailes. Ana se voit déjà ailleurs, dans une autre vie, un pied en Valais auprès de sa famille, un pied là où les opportunités professionnelles se présenteront.

 «La girafe»

«À l’école, lorsque j’avais 14-15 ans, je me sentais toujours trop grande, avec une tête de plus que les garçons. Les élèves m’appelaient le «bâton» ou la «girafe». Je n’osais pas trop me lever, je préférais rester assise et même être plus petite». Pour l’aider à assumer sa taille, son papa lui suggère de jouer au basket. Elle intègre le BBC Troistorrents. Elle avoue qu’après des années de gymnastique et de natation, la pratique du basket lui a demandé un temps d’adaptation. Une année passe, la toise continue de monter: 1 mètre 78, puis 1 mètre 80. Fin 2020, Ana fête ses 16 ans et perchée sur ses longues jambes, elle attire tous les regards. Sa maman lui propose alors de se tourner vers le mannequinat. Elle est prise à l’agence Liane Model à Lausanne et découvre le «catwalk», la marche des défilés de mode. Très vite, elle se sent à l’aise dans ce monde. Et très vite la pandémie de Covid-19 la renvoie étudier à la maison, toute seule! Toute seule? Non, sa sœur Emma, en scrollant sur Instagram, voit passer l’annonce de l’ouverture du concours Top Model Europe.

 «Je suis en phase avec mon corps»

Le concours a démarré en ligne, par un vote du public en passant par un lien internet dédié. Premier défi pour la jeune fille: recueillir 300 likes au minimum en une semaine, alors que côté réseaux sociaux, elle n’est nulle part. Ana, préfère la vraie vie aux Neyres, village où elle habite et à Monthey où elle étudie. Les «likes» pleuvent, à la grande surprise de la jeune fille. «Je n’étais pas stressée, car rien n’était encore concret pour moi. À cause du Covid, toutes les étapes prenaient beaucoup de temps».

De fil en aiguille, avec fraîcheur, chaque sélection la rapproche de son rêve. Top Model Europe fait partie des concours les plus prestigieux et la grande finale & fashion show 2022 se déroulera à guichets fermés au Steigenberger Wiltcher’s Hotel à Bruxelles. Ana sera en concurrence avec 22 autres candidates européennes dans la catégorie fashion models.

Alors la «grosse tête»? «C’est une question que l’on me pose souvent, mais je ne suis pas le genre de personne à vouloir me mettre en avant, je n’aime pas rabaisser quelqu’un pour me sentir meilleure». Aux Neyres où elle révise ses examens, toute la famille est mobilisée pour la soutenir. À l’aube d’un changement de vie qui sera peut-être radical, Ana est prête: «J’ai confiance en moi et je suis en phase avec mon corps, même si demain tout s’arrête, je reste très positive car j’ai déjà beaucoup appris.»