Quand, alors qu’il avait 20 à peine, Barthélémy Constantin a été nommé directeur sportif du FC Sion par son père président, il passait pour un enfant gâté. Aujourd’hui, huit ans plus tard, Barthélémy a fait ses preuves, a gagné sa crédibilité. Franc et direct, il est devenu une personnalité incontournable du football suisse. Si cette saison, Mario Balotelli, star mondiale, a rejoint le club valaisan, c’est grâce à son entêtement. Parce qu’il a crû à l’impossible. Pour Paris Match, le fils de Christian Constantin se confie en toute liberté sur ses relations avec son père, son enfance turbulente, son amour du club, ses ambitions personnelles.
Après des débuts en demi-teinte, Mario Balotelli, auteur de plusieurs buts extraordinaires, est en train de trouver ses marques avec Sion.
Nous n’en avons jamais douté, Il monte en puissance, il va suivre son chemin.
Derrière son image de génie capricieux, comment est-il au quotidien?
À l’opposé de cette caricature-là, c’est un bon mec, bienveillant, intelligent que j’apprécie beaucoup.
C’est le plus gros transfert que vous ayez négocié?
Oui, en huit ans comme directeur sportif, c’est celui m’a pris le plus de temps, plus de dix semaines. Un moment, plus personne n’y croyait, mais je me suis battu, j’ai tout donné pour ne pas avoir de regret. À la fin, ce fut une belle satisfaction.
Qu’est-ce qui vous plaît dans ce rôle de directeur sportif?
C’est un travail passionnant. Voyager, négocier, découvrir des nouvelles cultures afin de monter le meilleur groupe possible.
Après des années de galère, le FC Sion revit, retrouve enfin de l’ambition, son public. Un soulagement?
Aujourd’hui, nous avons un groupe magnifique, j’aime tous ces mecs, j’ai un plaisir fou à travailler avec eux au quotidien. On va tous dans la même direction. Il s’agit maintenant de garder le sérieux, l’humilité, la bonne dynamique.
Vous avez fait vos preuves aujourd’hui, mais quand votre père vous a nommé directeur sportif à 20 ans, vous étiez considéré comme un enfant gâté, un fils à papa?
Disons les choses crûment: mon image, je m’en bats les couilles. Si les gens m’aiment, c’est tant mieux; si ce n’est pas le cas, tant pis. Je suis très direct. Je me bats pour le bien du club et c’est tout.
Un père président, un fils directeur sportif, ça doit être unique dans le monde du football, quelle relation entretenez-vous?
Hyperforte, elle s’est encore renforcée au cours de ces quatre dernières années de turbulences. On se voit tous les jours, on mange ensemble, parfois on s’appelle encore le soir après avoir quitté le bureau.
Votre père possède l’image d’un roc, imperturbable, sûr de lui. Or, la saison dernière, alors que Sion était dernier et que Fabio Grosso l’entraîneur avait été viré, c’est vous, dit-on, qui lui avez remonté le moral?
On restait seuls tous les deux sur le bateau. C’était la galère, je l’ai vu beaucoup souffrir. J’ai simplement montré à mon papa tout l’amour que j’avais pour lui, ce qui est normal de la part d’un fils. Et on s’est sauvé. Aujourd’hui, il a retrouvé le plaisir de venir au stade, ce qui est normal après tout ce qu’il a donné pour le club, tout l’argent qu’il y a mis. Mon plus grand rêve serait de devenir champion suisse avec mon papa et ce n’est nullement exclu. Je me bats pour cela. Ce serait un aboutissement.
À l’inverse, en 2013, alors qu’il avait viré Gennaro Gattuso dont vous étiez proche, un gros clash avait éclaté entre vous. Vous étiez alors directeur sportif adjoint.
Oui et on ne s’est plus parlé pendant quatre mois. Je suis allé travailler à la ville de Martigny où j’ai tout fait, installer les décorations de Noël, nettoyer les digues, travailler dans les vignes. Cela m’a fait le plus grand bien, j’ai remis les pieds sur terre, en côtoyant en plus des super mecs.
Figurant parmi les 300 plus grandes fortunes du pays, votre père roule en Ferrari, se déplace en avion privé. Cette image ne vous gêne-t-elle pas?
Cet argent, mon papa a beaucoup travaillé pour le gagner, il l’a mérité et il fait ce qu’il veut avec. D’autres s’offrent une île aux Maldives; lui, il s’achète de belles voitures. Et vous n’imaginez pas tous les gens en difficulté à qui il vient en aide, sans s’en vanter. Il a un cœur énorme, il en fait trop parfois à mes yeux et je le lui dis. Mais je l’admire aussi pour cela.
Il vous a emmené au stade depuis tout petit?
Oui, je me souviens que le samedi, je faisais semblant d’être malade à l’école pour pouvoir prendre le bus de l’équipe. Un jour, comme j’étais fan de l’AC Milan, mon papa m’a emmené voir le match de Coupe d’Europe où le grand Milan de Kaka, Seedorf avait battu Manchester 3-0 à San Siro. J’avais 13 ans, on était les deux, ça reste mon plus beau souvenir.
Vous vous êtes souvent battu à l’école quand vous entendiez des méchancetés sur lui…
Deux ou trois fois de manière violente, tellement ça me faisait mal. Il y avait aussi un prof qui me répétait que je ne ferais jamais rien dans ma vie. Un jour, vers 16 ou 17 ans, on en a parlé en famille et je me suis calmé.
Vous n’avez, paraît-il, jamais aimé l’école.
L’école t’oublies, poser mes fesses toute la journée et écouter, c’était pas pour moi. En fait, je voulais être acteur, j’ai d’ailleurs joué dans quelques pièces en Valais. Un jour, je me suis mis en tête de rejoindre le Cours Florent à Paris. Arrivé à l’école à 8 heures, j’en suis reparti immédiatement. Sur le quai de la gare à Saint-Maurice, en partance pour Paris, j’ai téléphoné à ma maman pour lui annoncer ma décision. «T’es fou», s’est-elle fâchée et je suis resté.
Autant vous et votre père vivez dans la lumière, autant on sait peu de choses de vos deux sœurs?
Mère d’un petit garçon, Armèle, l’aînée, possède sa propre boîte. Charlène, ma petite sœur, 24 ans, étudie l’économie à Lausanne. Très complices, on s’appelle trois fois par jour. Ma maman divorcée de mon papa, continue à travailler au club. Nous sommes très unis en famille.
Ces derniers temps, votre père a laissé entrevoir une certaine lassitude. Que ferez-vous s’il quitte le FC Sion?
Je partirai aussi. J’ai déjà eu des propositions. Une certitude: je resterai dans le football.
Mario Balotelli, entre frasques et génie
«Je suis un joueur de foot, pas une superstar», a déclaré Mario Balotelli à son arrivée à Sion. Aussi attachant qu’imprévisible, l’attaquant italien, 32 ans, est un personnage hors norme du football mondial. Surdoué, génial par moments, il s’est fait connaître autant par son talent de buteur que par ses frasques qui ont souvent fait la une des journaux. Né à Palerme de parents ghanéens, «Super Mario» a joué avec les plus grands clubs italiens comme l’AC Milan et l’Inter. Sa plus belle période, il l’a pourtant connue, de 20 à 23 ans, sous le maillot de Manchester, la mythique équipe anglaise avec laquelle il a marqué la bagatelle de 30 buts. Il était alors considéré comme l’un des meilleurs attaquants du monde. «Super Mario» a porté à 36 reprises le maillot de l’équipe d’Italie. Personne n’a oublié ses deux buts venus d’ailleurs qui avaient permis à la Squadra Azzura de battre l’Allemagne et de se qualifier pour la finale de l’Euro 2012. Concernant ses frasques, on pourrait écrire un livre. En 2010, à peine débarqué en Angleterre, il avait, un peu tête en l’air, provoqué un gros carambolage avec sa voiture de luxe dont s’étaient délectés les tabloïds britanniques. La même année, il avait mis le feu à sa maison en s’amusant avec des fusées. Malgré des hauts et des bas, son talent reste intact. La saison dernière, il a marqué pas moins de 19 buts avec Adana Demirspor, en première division turque. Christian et Barthélémy Constantin ont signé un joli coup en engageant une telle star. «Super Mario», attraction numéro un du football suisse, va remplir les stades.
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