En pleine catharsis des enfances abusées, Philippe Erard publie un troisième roman s’ouvrant sur un drame de la vie familiale infamante, dans une campagne de Suisse romande.
Du côté de Fribourg au hasard. Glaçant, et d’autant plus valeureux que l’auteur n’a de prime abord aucune légitimité pour se lancer dans pareil récit. Sur un mode naturaliste de surcroît, heureusement maîtrisé au-delà des attentes. Il s’est entouré de relectrices et relecteurs.
La victime des crimes répétés ne s’en remettra pas, menant pourtant une vie pleine de succès sur le plan dit «professionnel». On la suit dans son calvaire et son bonheur à Lausanne, Genève, ou encore Paris et New York. Tout le Golden Age de l’après-guerre passe dans le décor, jusque bien plus tard, après la crise de 2008. Comme dans un mélo. «Berthe Ruffieux» – c’est le personnage-titre – a d’ailleurs les attributs du tire-larmes efficace, entre misère personnelle séculaire et ascenseur social. Le rythme est endiablé et le suspens tient jusqu’au bout.
Le sens du détail en fait un ouvrage de terroir et d’époque plutôt convaincant. Même si les mots et tournures sont ceux du narrateur rétrospectif d’aujourd’hui. Philippe Erard adore parler des lieux qui parlent aux gens d’ici. Et de milieux modestes qu’il a de toute évidence bien connus. Il ne cherche pourtant pas davantage à faire du Ramuz que dans ses précédentes (et récentes) livraisons. Cette distanciation donne un style étrangement subjectif, de plus en plus personnel sous ses airs détachés.
Ava DuVernay «J’essaie juste de me frayer un chemin dans l’obscurité»
Fictions, documentaires, séries, clip vidéo: la réalisatrice américaine Ava DuVernay, invitée du Geneva International Film Festival en novembre, excelle sur tous les fronts. Rencontre avec une cinéaste engagée. Fondue, filets de perches, tour en bateau, projections de...
Novak Djokovic « dans la vie, il faut se pardonner et s’aimer »
Au sommet du tennis mondial depuis deux décennies, avec un record de 24 sacres en Grand Chelem et une récente médaille d’or olympique, Novak Djokovic, 37 ans, n’est pas près de poser sa raquette. Rencontre à Paris. Depuis 2021, il porte un peu de Suisse à son poignet:...
La Table des Écrivains, l’écrin gastronomique du Petit Manoir à Morges
Son entrée au guide du Gault & Millau 2025 avec la note de 13/20 est de très bon augure pour la cuisine très prometteuse du nouveau chef Thomas Bongrand, aux fourneaux depuis cet été. «Créer une identité» pour la table du Petit Manoir fut l’un des premiers...