Pour l’été, notre sélection de restaurants chics et de buvettes toutes simples offrant les plus beaux panoramas.

Le Coucou – Un sublime belvédère sur le Léman

À la fois hôtel et restaurant, le Coucou est un magnifique chalet situé au-dessus des bâtiments Belle Époque de Caux à 1150 mètres d’altitude. Avec ses tables et ses chaises en bois réparties sur une grande pelouse, la terrasse, surplombant le chalet du regretté Claude Nobs, constitue un belvédère unique, d’où l’on voit aussi bien la côte française en face que toute la Riviera. Les transats permettent de méditer sur ce panorama. L’été, on salive en voyant le cuisinier préparer les grillades sur un grand brasero. À la carte, très éclectique, on peut se délecter d’une fondue de l’alpage de Jaman comme d’une côte de veau sauce aux morilles. Le Coucou est accessible en 20 minutes de voiture par une route sinueuse depuis Montreux mais le mieux, pour se mettre déjà dans l’ambiance bucolique, est de monter avec le petit train panoramique qui rejoint les Rochers-de-Naye. La halte est à 60 mètres du Coucou. «L’été, on est plein tous les week-ends, mieux vaut réserver au moins une semaine à l’avance», sourit Martin Berczelly, le directeur.

Les Bains des Dames – Au bord du lac de Neuchâtel, une terrasse sur pilotis qui fait revivre le passé

Construit en 1893 au bord du lac de Neuchâtel, les Bains des Dames est un bâtiment d’époque où le temps s’est arrêté. Le toit hérissé de bulbes évoque l’Orient et les gros murs en brique protègent de la route. À l‘époque l’endroit permettait aux dames de nager à l’abri des regards masculins. Depuis 2006, Raphaël Lambelet en a fait une sorte de lieu alternatif comme à Berlin. Il en a préservé l’authenticité, le côté intime. Les cabines de ces dames sont restées inchangées. Sur la terrasse en bois qui s’avance sur le lac, ni canapé chic ni seau à champagne mais des tables et des chaises toutes simples en fer évoquant les années 60. L’été, les Bains des Dames ne désemplissent pas. «C’est un lieu à la fois exclusif et ouvert à tout le monde où les grands-mères qui y ont appris à nager croisent des jeunes amoureux à leurs premiers rendez-vous», glisse le patron.

Hôtel Président Wilson – Ambiance Côte d’Azur sur la rade de Genève

De tous les cinq-étoiles de la rive droite de Genève, le Président Wilson, à l’entrée de la Rade, est le seul à posséder une grande piscine ouverte sur le lac. D’un coup d’œil circulaire, on voit le jet d’eau sur fond de Salève, le Mont-Blanc et le Léman jusqu’à Lausanne. « Une oasis de bien-être avec son ambiance beach club comme sur la Côte d’Azur», relève Bris Lior, chargé du marketing. Parmi les nombreux événements qui y ont lieu, la traditionnelle Summer Party, début juin, a réuni quelque 400 invités du Tout-Genève. Durant la belle saison, la terrasse est divisée en deux parties. D’un côté, on grignote des snacks, et sur l’autre, beaucoup plus chic, sont servis les délices du Bayview, le restaurant exclusif du Président Wilson, créés par Michel Roth, le chef français plusieurs fois étoilé. Au fourneau, c’est aujourd’hui son jeune disciple Dany Khezzar (26 ans) qui officie. Bien connu des téléspectateurs, il est actuellement l‘un des candidats les plus populaires de l’émission Top Chef. Moyennant la somme de 50 francs, le public a accès à la piscine du lundi au jeudi.

Chez Vrony – Contempler le Cervin en se régalant

La plus belle manière de se rendre à Findeln, petit hameau situé à 2100 mètres d’altitude au-dessus de Zermatt, est de prendre le train du Gornegrat, de s’arrêter à Riffelalp et de marcher un peu plus d’une heure dans une forêt d’arolles. Ce hameau est connu aujourd’hui pour être une véritable étape gastronomique avec plusieurs restaurants étoilés. Parmi eux, Chez Vrony a été élu en 2021 meilleur restaurant de montagne par Gault&Millau. Belle-sœur de Pirmin Zurbriggen, le skieur de légende, Vrony a repris ce restaurant tenu autrefois par ses parents et où petite elle passait cinq mois par année avec ses deux sœurs et son frère. «Tous les jours, on allait à l’école à pied à Zermatt ».  Chez Vrony, on déguste des «recettes de grand-mère relevées d’une touche internationale». Eté comme hiver, la terrasse accueille des habitués du monde entier. Sur fond de ciel bleu, le Cervin se profile dans toute sa majesté. « Difficile de trouver mieux dans ce bas monde», s’extasie un client sur TripAdvisor. 

Le Major Davel – À Cully, bercé par le clapotis des vagues

Ex-patron du Palace à Lausanne, Jean-Jacques Gauer, passionné d’hôtellerie, dirige aujourd’hui les quatre restaurants du centre de Cully dans le Lavaux. Parmi eux, le Major Davel est le seul situé à l’écart de la route directement au bord du lac. On y déjeune sur l’herbe. Abritée par de grands parasols, la terrasse à même la pelouse du parc est bercée par le clapotis des vagues. La carte postale prend encore plus de saveur quand un bateau à vapeur de la CGN y accoste sur le débarcadère qui jouxte la terrasse en poussant parfois un petit coup de klaxon en guise de salutation. Les images de ces embarcations qui appartiennent à l’histoire du Léman, comme le «Montreux», «La Suisse», ornent les portes des 14 chambres de l’hôtel. Ici, tout évoque le lac comme ces délicieux filets de perche achetés directement aux pêcheurs du coin. «Je le répète souvent, c’est le paradis sur terre», souligne Jean-Jacques Gauer.

La Saletta – Une si bucolique buvette d’alpage

Pour avoir été sur la scène de toutes les Fêtes des vignerons depuis 1955, Raoul Colliard (82 ans) est un personnage bien connu en Suisse romande. Lors de la dernière en 2019, il jouait l’armailli vedette, ce qu’il a toujours été dans la vraie vie. Depuis 39 ans, le vieux chalet datant de 1780 où il fabriquait son fromage est devenu la Saletta, une buvette d’alpage bucolique située à 1499 mètres d’altitude au pied de la Dent-de-Lys, au-dessus des Paccots. De là-haut, le regard embrasse le Plateau, le Jura et une partie du Léman. Les collines verdoyantes des Préalples fribourgeoises s’y déploient à perte de vue. Au pied de la terrasse loin de tout, on aperçoit souvent des bouquetins et les couchers de soleil ravissent les convives. Parmi les spécialités fribourgeoises dont l’incontournable fondue moitié-moitié, il ne faut pas rater les fameux macaronis à la crème de chalet à déguster avec une cuillère en bois comme à l’époque. «Quand on aime un coin de pays, on veut le faire le partager», glisse Raoul Colliard, fidèle à son chalet depuis 75 ans.

Au Club Alpin – Petit havre de luxe à Champex

Située dans le val d’Entremont, au-dessus de Martigny, Champex, loin du tourisme de masse, est une petite station idyllique et familiale entourée de hauts sommets et lovée autour de son petit lac, qui un côté si apaisant. Un écrin de calme hors du monde qui fait le bonheur des amoureux de la nature. Né dans le proche val Ferret, Michel Thétaz, financier genevois et ex-patron de l’équipe cycliste IAM, a réalisé un vieux rêve en y transformant un vieil hôtel en un petit bijou de cinq étoiles et ses huit chambres. L’établissement au luxe sans ostentation, est ouvert depuis trois ans. «On est complet tout le temps», se réjouit Karyn Thétaz, la fille du propriétaire. Le spa, avec sa piscine intérieure, donne directement sur le lac à travers une grande baie vitrée. Sur la terrasse du restaurant 1465, référence à l’altitude de la station, on mange les pieds dans l’eau durant toute la belle saison. Le dernier Gault&Millau lui a attribué la note de 15 sur 20. Venant des Abruzzes, le chef Mariano Buda a reçu en 2022 la médaille d’argent du concours Joseph Favre, qui vise à valoriser le terroir valaisan. «Ici, la majorité des produits viennent d’un rayon de 50 kilomètres autour de Champex», souligne Karyn Thétaz.  L’agneau est du val de Bagnes, les perches Loë de Rarogne. Sur la carte figure, par exemple, histoire de saliver un peu, du veau décliné en trois façons: filet rôti, poitrine laquée et épaule croustillante, texture d’asperges et oseille. À Champex, on peut faire de magnifiques randonnées jusqu’aux cabanes du Trient ou à celle d’Orny. Très haut dans la montagne.

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