La spécialiste emmène le lecteur dans un voyage initiatique des appellations viticoles, en présentant ses vins et mets de saison préférés.

Chandra Kurt est l’une des critiques et journalistes vinicoles les plus connues de Suisse. Depuis 32 ans, «l’éditrice» comme elle préfère se présenter, œuvre dans les sphères du vin suisse et de l’international. Elle est à l’origine de nombreux projets éditoriaux qui s’adressent avant tout à Monsieur et Madame Tout-le-monde et dont le style et la pédagogie lui ont permis de toucher un grand nombre d’amateurs de vin. Née à Colombo (Sri Lanka), d’un père bernois et d’une mère d’Emilie-Romagne, Chandra partage une vision internationale de la vie et de son métier. C’est tout naturellement qu’elle s’est donc rapprochée des spécialistes mondiaux, donnant son expertise du vin suisse dans des projets d’écritures pour des «célébrités» tels que les Anglais Jancis Robinson ou Hugh Johnson. Ambassadrice du vin suisse, elle aime présenter son vignoble, tant pour sa diversité que pour sa qualité, aux Suisses et aux étrangers qui souhaitent le découvrir.

Pour Chandra, le point de départ de cet itinéraire doit se faire en Valais. Son paysage alpin et ses cépages indigènes sont des cadeaux pour l’amateur en pèlerinage. Elle propose d’y découvrir le heida, cépage blanc planté dans les plus hautes vignes d’Europe, qui séduira tout nouveau venant de son parfum, sa concentration et sa fraîcheur. Elle opte également pour une dôle (assemblage rouge de gamay et pinot noir) de la célèbre vigneronne Marie-Thérèse Chappaz, pour la pureté, la simplicité et le plaisir qu’elle confère. La spécialiste accompagnera tant l’un que l’autre d’un juteux poulet fermier aux cèpes.

Ensuite, le panoramique canton de Vaud, qui fait aimer le vignoble suisse. Il est aussi le chef-lieu du cépage national blanc, le chasselas. «Alors que les autres pays le mangent en raisin de table, nous le buvons dans nos vins!» aime à rappeler l’éditrice zurichoise. En Lavaux, elle apprécie sa profondeur et sa complexité, sublimées dans les grands crus de Calamin et de Dézaley. Sur La Côte, elle apprécie sa finesse et sa fraîcheur: «Un vin de soif» dans le bon sens du terme, car il rafraîchit, tout comme un champagne, le palais. Compagnon fidèle des poissons du lac, il s’alliera en automne à une terrine de chasse.

A Genève, le vignoble et la ville se confondent et cette ambiance viticole urbaine s’enrichit de ses influences françaises. L’experte des vins suisses apprécie cette «French touch» qu’elle retrouve dans l’expression des nectars. Elle est d’ailleurs sensible à la pureté des gamays genevois, lui rappelant les meilleurs exemples du Beaujolais. Ces vins sont les alter ego des vins blancs et pourront accompagner des poissons, des mets au fromage ou de la charcuterie de chasse.

Les trois lacs est une petite mais dynamique région viticole. Sous ses airs de petite Bourgogne, Neuchâtel offre un savoir-faire singulier du pinot noir: des vins frais et structurés qui offrent un beau potentiel de garde. Pour la journaliste, ce sera le compagnon idéal du lapin à la moutarde. Le vin «non-filtré» est une autre interprétation du chasselas qui lui plaît également beaucoup. Sa concentration additionnelle lui permettra de supporter des plats plus riches, comme des cuisses de grenouille en persillade.

Le plus chaud et montagneux Tessin est l’une des seules régions à proposer toutes les interprétations du cépage merlot: en vin blanc, effervescent et rouge. Chandra suggère d’ailleurs de découvrir les merlots blancs de gastronomie, comme celui de Guido Brivio, qui est élevé en barrique. Il sera mis en valeur par un risotto au parmesan et bolets. Dans sa version rouge, le merlot tessinois est réconfortant avec son fruit séduisant, sa profondeur et sa structure soyeuse. La dégustatrice privilégiera ici une viande plus corsée, comme un civet de cerf aux marrons.

Finalement, Chandra retourne chez elle en Suisse alémanique, où 17 cantons produisent du vin. Elle apprécie les vins de la famille Gantenbein dans les Grisons. Ces passionnés de la Bourgogne ont réussi à faire des chardonnays et pinots noirs d’exception. La journaliste estime que: «pour faire un grand vin, il faut connaître les grands vins». Leurs vins lui rappellent d’ailleurs les grands bourguignons: «des vins complexes et profonds dont on ne se fatigue jamais. Ils sont de grande constance au travers des millésimes et tiennent dans le temps». Elle accompagnera le pinot noir d’un filet de bœuf rossini et le chardonnay d’une pintade aux fruits d’automne.

Chez Maman

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