Le comédien français était heureux de revenir en suisse romande pour défendre son nouveau film, «le sens de la famille».

Franck Dubosc ne va pas jusqu’à parler de rentrée des classes. Il préfère une autre image, moins anxiogène. «C’est un peu comme arriver sur son lieu de vacances, on se dépêche d’aller vérifier la température de l’eau, de revoir les copains de l’année dernière, il y a une sorte d’excitation!» Le comédien français n’était plus entré dans un cinéma depuis des mois. Et pour cause… Entre confinement, couvre-feu et restrictions sanitaires, sa vie d’artiste s’est réduite comme une peau de chagrin. Alors, venir en Suisse romande pour défendre son dernier long-métrage, «Le sens de la famille», c’est une libération. «Il y a parfois un côté fastidieux à faire la promotion d’un film, mais là, ça fait tellement longtemps qu’on le prend comme un cadeau.» Cheveux courts, rasé de près, Franck Dubosc prend donc un plaisir incommensurable à parler de cette comédie réalisée par Jean-Patrick Benes. Une sorte d’ovni qui, porté par un scénario abracadabrant, se révèle néanmoins drôlissime. «Lorsque j’ai reçu le script, je n’ai pas pu le lire jusqu’au bout, parce que je ne comprenais plus rien», sourit l’humoriste. Alexandra Lamy qui tient le rôle de sa femme le convainc pourtant de poursuivre la lecture. «Et là, je me suis dit que si nous arrivions à rendre à l’écran tout ce que voulait le réalisateur, nous serions très forts…» Défi relevé. Avec mention. «Le sens de la famille» raconte en effet l’histoire des Morel, un couple en ballottage, avec trois enfants, qui se réveillent un matin avec un «petit» problème: l’esprit de chacun est coincé dans le corps d’un autre membre de la famille. Du haut de ses 6 ans, Chacha, la benjamine, a ainsi hérité du cerveau de sa maman; le papa, lui, suce son pouce comme le ferait sa petite dernière; l’ado attardé, en échec scolaire, parle comme son rédacteur en chef de père… Imaginez les situations rocambolesques que ce transfert de cellules grises peut provoquer au quotidien. Scènes cultes garanties.Franck Dubosc ne s’en cache pas: le tournage n’a pas été une sinécure avec cette valse de personnages: «Il y a des moments où nous nous perdions nous-mêmes. Nous devions sans cesse nous remettre en place, nous demander quel personnage nous étions et dans quel corps, afin qu’à l’écran, ce soit rapidement compréhensible pour le spectateur.» Le comédien français est pourtant un spécialiste du genre: n’avait-il pas déjà défié l’espace-temps avec «Bis», le film de Dominique Farrugia, aux côtés de Kad Merad? «J’apprécie ce genre de film fantastique, parce qu’ils me font sortir de la vraie vie», se contente-t-il de dire. Mais, s’il devait y avoir un message dans cette comédie, le Français n’hésite pas: «On devrait toujours se mettre à la place de l’autre pour mieux comprendre les choses.» Heureux que ce film sorte enfin sur les écrans, après être resté au fond d’un tiroir pendant plus d’un an pour les raisons que l’on sait, Franck Dubosc n’est pas resté les bras croisés pour autant. «Je n’ai pas arrêté», souffle-t-il. S’il a réalisé un film, il en a aussi écrit un autre, pendant la première vague, avec Anthony Marciano. Pas simple! «On ne se connaissait pas. Il était prévu qu’on se croise à cette période pour commencer à travailler. Tout cela s’est fait par téléphone. On est arrivé au bout du projet, mais le moral était ailleurs. Il était difficile d’écrire sans avoir d’échéances.» L’histoire se passe en 1936, période des premiers congés payés. Elle a été son moment d’évasion pendant le confinement. C’est sûr, Franck Dubosc n’a pas fini de nous faire voyager dans l’espace-temps.

 «Le sens de la famille» de Jean-Patrick Benes, avec Franck Dubosc, Alexandra Lamy, Rose de Kervenoaël et Nils Othenin-Girard. Dans les salles dès le 30 juin.

Pin It on Pinterest

Share This