Il y a certains acteurs qui se posent en précieux alliés dans la guerre qu’est en train de mener le monde entier contre le coronavirus. Bien loin de nos héros en blouse blanche dans les centres hospitaliers dévoués à soigner les malades coûte que coûte et à faire front trop souvent sans armure, «ILS» ont su répondre à leur manière à une urgence sanitaire sans précédent.

Aussi surprenant que cela puisse être, «ILS» se nomment Dior, Clarins, Guerlain, Hermès, Pernod Ricard, Firmenich, Prada ou Gucci… L’ensemble des productions de ces grandes marques ont suspendu leur activité, comme bon nombre de sociétés dans le monde entier, pour répondre au confinement. Mais certains laboratoires ou ateliers ont mis leur capacité de production à la fabrication du précieux gel hydroalcoolique ou à celle de masques de protection respiratoire, qui manquent tant au personnel soignant.

Le gel hydroalcoolique a été inventé en Suisse, il y a un quart de siècle par le médecin Didier Pittet, épidémiologiste à l’hôpital universitaire de Genève, et le pharmacien des HUG William Griffiths. Il a été pensé pour réduire les infections intervenant dans les centres hospitaliers, dues à l’impossibilité pour les praticiens de se laver les mains à l’eau et au savon antiseptique aussi souvent que nécessaire. Avec l’aide de l’OMS, à l’époque le gel hydroalcoolique est rapidement mis à disposition, et se frictionner les mains avec devient un geste de routine pour le personnel médical du monde entier. Il entre par la même occasion dans le quotidien de nombreuses familles. Alors en pleine chasse au virus, à l’heure où la principale recommandation est de bien se laver les mains, le précieux liquide connaît une pénurie sans précédent.

Pour aider les laboratoires pharmaceutiques à faire face à l’importante demande, d’autres laboratoires ont décidé de leur venir en aide.

En Suisse, la multinationale Firmenich, spécialisée dans la production de parfum a déjà fabriqué et livré 4 tonnes de solution hydroalcoolique aux Hôpitaux universitaires genevois (HUG), le reste des 20 tonnes promises est en fabrication sur le site suisse. Une disposition qui fait écho aux concurrents français, le groupe LVMH par exemple, a offert «en grande quantité», du gel hydroalcoolique aux autorités sanitaires dont une quarantaine d’hôpitaux parisiens. Produit par trois de ses sites de production dédiés d’ordinaire à la fabrication de parfum et de cosmétiques pour les marques Dior, Guerlain et Givenchy, LVMH a annoncé que la fabrication du gel durera «le temps nécessaire».

De même, le groupe Clarins rejoint l’élan de solidarité et engage ses ressources de production pour offrir des gels hydroalcooliques aux hôpitaux. Les marques du groupe Pernod Ricard dans le monde se mobilisent également, l’industriel a mis à disposition 70000 litres d’alcool pur au laboratoire Cooper, premier fournisseur de gel hydroalcoolique en pharmacie, permettant ainsi la fabrication de 1,8 million de flacons individuels de 50 ml de gel.

Autre objet particulièrement convoité et source de moult discussions au sein des différents gouvernements, le masque de protection respiratoire! Et là, à défaut de les retrouver sur les podiums, ce sont les marques de prêt-à-porter de luxe qui se lancent dans la fabrication de ce précieux bouclier viral. Prada, l’enseigne de mode italienne a annoncé la production de 80000 combinaisons médicales et de 110000 masques qui seront délivrés aux personnels hospitaliers. On compte aussi les marques du groupe Kering comme Balenciaga et Saint Laurent, ou la maison italienne Gucci qui s’est engagée à fabriquer 1,1 million de masques chirurgicaux et 55000 blouses pour le personnel soignant en Italie, pays le plus durement touché par la pandémie.

L’objet le plus tendance du moment ne devrait donc bientôt plus manquer à ceux qui en ont besoin. Enfin on le souhaite sincèrement, car sans ce précieux masque de protection, le travail des blouses blanches est encore plus difficile et encore plus risqué! On salue au passage une jolie contribution des grands groupes mondiaux aux efforts collectifs pour lutter contre la propagation du coronavirus. Et si comme nous, pour l’instant vous n’avez plus de gel, voici la marche à suivre selon l’OMS pour du «home made». Comme on a un peu de temps devant nous… profitons-en!

Guide de production locale de l’OMS

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