La vie a repris son cours normal, après cette étrange période de confinement et les mesures sanitaires prises ont, semble-t-il, maté le virus. Mais pour certains, cette fin de printemps ne sent pas l’insouciance et les histoires poignantes courent les rues. Il suffit de tendre l’oreille.
Jeudi, il pleut en gare de Genève et une file impressionnante de taxis attend preneur. Je m’enfile avec mes bagages dans une voiture et le chauffeur me raconte sa journée :« Vous êtes ma première cliente, depuis 5 h 30 ce matin. Je vais rentrer chez moi ce soir, avec 50 Frs en caisse. Comme les jours précédents ! Nous vivons du tourisme, des conférences, il n’y a plus rien et ça ne va pas reprendre de sitôt. J’ai reçu 1’200 Frs. par mois d’aide de l’Etat pour mars et avril. Et mon loyer me coûte 1’800.- Frs. Je vais payer mon appartement et le reste attendra, tant pis pour les poursuites. Je ne demande qu’à travailler ».
Samedi, à Lausanne, manifestation officielle, avec une jeune photographe, mère de deux enfants. « C’est la catastrophe, tous mes mandats sont tombés. Durant le confinement, j’ai fait de beaux portraits de mes enfants, mais c’est tout. Heureusement qu’il y a mes parents. »
Samedi aux Vernets à Genève, les syndicats entourent Gloria, une ressortissante philippine, dans la cinquantaine. Elle était employée de maison et a été licenciée sans indemnités en mars, après 12 ans de service dans une famille de la région. « C’est illégal », lui dit-on. Gloria pleure. Elle a peur. « Madame a toujours été gentille avec moi. Je ne voudrais pas lui porter tort en la poursuivant », dit-elle.
Au téléphone, un fleuriste, qui vient de fermer définitivement sa boutique, m’explique : « Je vivais de mariages, de cérémonies et d’évènements. Tout a été suspendu. Comment puis-je continuer ? »
La vie a repris son cours à peu près normal et le confinement a permis de sauver des vies. Personne ne le conteste. Mais il se pourrait bien que nous devions tirer les leçons de la crise. Pourquoi cette impréparation à la pandémie, Suisse comprise ? Manque de masques, manque de gel, manque de tests. Heinz Locher, économiste de la santé renommé, évoque sur le site Heidi.news, les failles dans les structures de gouvernance. « Tout le monde a des compétences, mais personne n’a de responsabilité. Les tâches ne sont pas suffisamment coordonnées entre Confédération et cantons. » Contrairement à la France, où l’on cherche des coupables et où les plaintes en responsabilité pleuvent, la Suisse, ses habitants, son corps social, ses médias, ont choisi de faire corps avec les autorités. « Nous n’aurions pas aimé être à leur place », se dit-on. Question de mentalité. Mais après avoir fort heureusement beaucoup œuvré à préserver la santé des citoyens, la Suisse devra sans doute tout autant parler de solidarité.
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