Qui ne connaît pas l’animateur Jean-Marc Richard? Figure familière et populaire, il a animé d’innombrables émissions de télévision et radio: «Le kiosque à musiques», «Chacun pour tous», «La ligne de cœur», «La poule aux œufs d’or», «Ça cartonne», etc. Sans oublier bien sûr la Chaîne du Bonheur, une fondation qui lance des collectes de fonds pour financer des projets d’aide ciblés, collaborant avec des organisations suisses d’entraide, avec le soutien des radios et télévisions de service public.

Depuis des années, Jean-Marc Richard s’active sur le terrain pour soutenir les droits de l’enfant, notamment lors d’actions de rue pour l’aide à l’enfance de Terre des hommes, fondation dont il est ambassadeur. En mars dernier, il s’est investi à travers la Chaîne du Bonheur, en faveur des personnes les plus fragiles touchées par la crise du Covid-19. Rencontre avec un homme de cœur proche des gens, qui nous fait découvrir ses lieux magiques en Suisse.

 

Paris Match Suisse. Comment allez-vous, Jean-Marc Richard et comment avez-vous traversé la crise récente?

Jean-Marc Richard. Je vais très bien. Je ne me suis pas senti confiné, j’ai eu plutôt plus de travail que d’habitude, surtout de 21 heures à minuit, j’ai dû jongler entre mon activité à l’extérieur et le temps que j’ai passé à travailler à la maison. Mais comme j’ai une famille formidable, j’ai même eu le temps de faire des sorties pique-nique avec mon fils de 11 ans et mon épouse, ce qui fut très agréable!

Vous qui habitez Berne, trouvez-vous la Suisse toujours aussi belle?

Oui, plus que jamais! J’aime surtout les espaces sauvages. Je conseille aux Romands d’aller découvrir la Suisse alémanique, il y a des coins formidables.

Vous avez lancé à la fin du mois de mars dernier un appel pour les personnes les plus fragiles frappées par la crise du Covid-19, à travers la Chaîne du Bonheur. Quel a été son impact?

Assez exceptionnel, je dois dire. La Chaîne du Bonheur est devenue une des premières organisations de financement de l’aide humanitaire de Suisse. La solidarité fait partie de l’ADN de la Suisse. Nous avons récolté 38 millions de francs. Ensuite, il a fallu être didactique, expliquer comment l’argent allait être utilisé et qu’il était destiné à toutes les personnes fragilisées (personnes âgées, SDF, handicapés, foyers précarisés) quelles que soient leur origine et leur nationalité. Tout cela dans une période de tension très forte. J’ai voulu privilégier le contact direct avec les gens, il s’agissait avant tout de donner la parole aux personnes intéressées.

D’autres projets en cours?

«Caddies pour tous» un projet né, à l’initiative de ma collègue, au cœur de «Chacun pour tous», – dont je suis producteur et animateur –, pour récolter des dons de produits de première nécessité. J’ai besoin de me sentir utile, j’ai toujours été très sensible aux problèmes d’injustice, cela remonte à 1970 déjà, j’avais été très marqué par la famine au Biafra.

Où pensez-vous partir en vacances cet été?

Du côté du col du Lein, pas loin de chez moi.

Optimiste ou pessimiste, quelle est votre nature profonde?

Je vis dans l’espérance, l’espoir me fait vivre, même si je suis assez réaliste.

En quoi la télé et la radio ont changé depuis vos débuts?

Bien sûr que la télévision a évolué. Le service public a certes toujours eu une dimension de proximité, qui passe par la rencontre avec les gens; on va encore chercher des témoignages, on fait des reportages, des documentaires mais on leur donne moins la parole. C’est ce que je vise avec «La ligne de cœur»: soutenir les gens.

Avez-vous des remords ou des regrets?

Oui, quelques regrets… par exemple la présentation de l’élection de Miss (Suisse et Suisse romande), des concours qui ne montrent pas forcément la meilleure image de la femme. J’aurais aussi peut-être pu mener plus d’actions solidaires et engagées, je pense que la spécialisation est la mère des solitudes. Mais j’ai toujours essayé de m’engager de façon concrète sur chaque action et avec une éthique, même avec la Loterie Romande ou pour le 1er août.

Etes-vous de nature stressée?

Je dors bien, mais je suis rarement couché avant 1 heure. C’est le matin que j’ai parfois une certaine angoisse ou de la pression, quand je me rends compte que j’ai procrastiné et qu’il reste plein de choses à faire… Et puis je ne supporte pas quand on me demande de poser mes vacances!

Vous avez vécu une partie de votre jeunesse en parcourant la Suisse dans un camping-car  aux rayures blanches et rouges de la RTS, nommé «Le zèbre»? Quels souvenirs en gardez-vous?

Oui, j’ai fait «Les zébrés» pendant vingt ans, depuis 1995. J’ai rencontré des milliers de gens en Suisse romande, en parcourant des villages. Une anecdote qui m’a marqué: un jour, je me rends dans une classe d’école à Fribourg et je me retrouve face à une petite fille de 9 ans, qui ne parlait pas du tout (suite à un blocage lié à de la maltraitance), et dont personne dans la classe n’avait jamais entendu la voix. Personne ne m’avait prévenu. Au moment de repartir, je lui dis: «Au revoir, il est 12 h 30» et elle me répond en hochant la tête. Puis subitement, elle se met à parler et répète: «Au revoir, il est 12 h 30.» Je la remercie et elle ajoute: «Tu m’as fait confiance.» Ce fut une séance d’émotion très forte pour tout le monde.

Quels sont vos lieux favoris en Suisse?

Je pense au chemin de la Vuachère, c’est une des plus beaux chemins de randonnée à Lausanne, un vrai havre de fraîcheur en ville! Mais aussi le col du Lein, à 1700 mètres!  J’aime y aller hors saison, à l’automne ou au printemps, sinon il y a trop de monde. Je vous recommande aussi l’Aarebad Muri, près de chez moi, à Berne; j’y vais à pied pour la baignade et la buvette. Et pour la détente, je conseille le district des Franches-Montagnes, dans le canton du Jura. J’y ai passé mon enfance et mon adolescence. Un espace sauvage merveilleux pour la marche! 

Quelle place occupe la famille et l’amour dans votre vie?

J’ai deux fils de 11 et 18 ans et deux beaux-fils, donc quatre garçons en tout! La famille est mon refuge, ma base, l’équilibre dont j’ai besoin. Et je pense aussi être un refuge pour mes enfants. La famille me ramène à l’essentiel, à l’homme que je suis; chez moi, je ne suis plus l’animateur télé ou radio qu’on reconnaît dans la rue. Je suis très protecteur, un vrai papa poule, pas vraiment autoritaire; c’est plutôt ma femme qui joue ce rôle! Nous sommes très complémentaires, je pense avoir transmis des valeurs à mes enfants, mais pas de cadre, ma femme leur apporte d’autres choses magnifiques.

Vous êtes serein… acceptez-vous de vieillir?

Je pense que je vieillis bien, j’ai 60 ans et en tout cas ce n’est pas une angoisse. J’aurais voulu avoir ma folie et ma sagesse d’aujourd’hui à 20 ans, mais je suis en pleine forme. Je pense qu’il faut faire les choses en adéquation avec l’âge qu’on a, mais j’ai du mal à supporter la stigmatisation des personnes âgées: il y a des gens très dynamiques, qui font plein de choses à plus de 60 ans, et puis on trouve des c… à n’importe quel âge! (Rire).

Photo: Philippe Christin

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