Et si, en plus d’être la plus grande, cette édition était aussi la plus belle? La pression monte.
A quelques semaines de la première du 18 juillet, que sait-on au juste de la Fête des Vignerons à Vevey? A peu près tout de son arène monumentale de 700 tonnes et 20 000 places, aux teintes extérieures pastel et lignes intérieures biseautées. Impeccable, mais cette œuvre d’art éphémère couvrant toute la place du Marché a déjà épuisé son effet de surprise.
Le reste, si l’on ose dire, semble à l’avenant. Aboutissement de deux siècles de développements continus vers un gigantisme assumé à l’échelle suisse: 100 millions de francs de budget, 5500 figurants, 900 choristes, 240 instrumentistes pour la plupart bénévoles. Le président de la confrérie organisatrice a envisagé publiquement que les éditions suivantes, en principe quatre d’ici la fin du siècle, pussent raisonnablement s’orienter vers une certaine décroissance. Les générations à venir en décideront.
Et si cette douzième Fête des Vignerons, en plus d’être la plus grande, était aussi la plus belle ? Il faut encore patienter pour s’en faire une idée. Le suspense est plutôt bien entretenu. Quelques images d’essayage des septante modèles de costumes peuvent être aperçus sur le web. Ça fait très envie.
Pour les décors mobiles et la scénographie, on se référera sur YouTube aux mémorables émotions des cérémonies de clôture des JO de Turin, de Sotchi, au Cirque du Soleil ou à d’autres réalisations du maître d’œuvre tessinois Daniele Finzi-Pasca. Ça donne une idée des ambitions qui l’ont amené sur les rives du Léman.
Le public le moins averti de ce qui se fait sur toutes les scènes du monde en pleine révolution numérique sera peut-être ébahi des quatre écrans LED géants. Le plateau central lui-même se transformera par moments en écran. La présence de drones ne serait pas incongrue si l’on se souvient du petit ballet d’hélicoptères en 1999.
Et la musique? Ah oui, la musique… Ce parent pauvre des Fêtes des Vignerons. Aucun hymne, aucun chœur, aucun air populaire créé pour l’occasion n’a survécu, connu de toutes et de tous, parcourant les générations comme un fil conducteur. Il a fallu que le «Ranz des vaches», venu de Gruyère et de temps immémoriaux, s’impose comme l’indispensable tire-larmes de chaque spectacle depuis 1889. Il sera chanté par six ténors cette année, en costume d’armaillis comme il se doit. Et peut-être consacré officiellement en tant qu’hymne «national» fribourgeois. A quand un hymne universel de la vigne et du vin?
C’est dire si l’on compte sur les compositeurs Maria Bonzanigo, Jérôme Berney et Valentin Villard pour nous servir enfin un chef-d’œuvre digne de cet éminent événement. Ils en ont parlé récemment au Théâtre de la Grange à Lausanne (la vidéo est accessible). Oui, quelque chose que l’on puisse entonner en fin de soirée. Deux ou trois pièces maîtresses d’un album que l’on réécouterait sans se lasser. En regrettant bien plus tard de n’avoir peut-être pas fait partie des 400 000 privilégiés qui vont l’entendre et le voir cet été.
Ava DuVernay «J’essaie juste de me frayer un chemin dans l’obscurité»
Fictions, documentaires, séries, clip vidéo: la réalisatrice américaine Ava DuVernay, invitée du Geneva International Film Festival en novembre, excelle sur tous les fronts. Rencontre avec une cinéaste engagée. Fondue, filets de perches, tour en bateau, projections de...
Novak Djokovic « dans la vie, il faut se pardonner et s’aimer »
Au sommet du tennis mondial depuis deux décennies, avec un record de 24 sacres en Grand Chelem et une récente médaille d’or olympique, Novak Djokovic, 37 ans, n’est pas près de poser sa raquette. Rencontre à Paris. Depuis 2021, il porte un peu de Suisse à son poignet:...
La Table des Écrivains, l’écrin gastronomique du Petit Manoir à Morges
Son entrée au guide du Gault & Millau 2025 avec la note de 13/20 est de très bon augure pour la cuisine très prometteuse du nouveau chef Thomas Bongrand, aux fourneaux depuis cet été. «Créer une identité» pour la table du Petit Manoir fut l’un des premiers...