Le 7 septembre 2023, Na’aman Danlami, un séminariste nigérien de 25 ans, est victime d’une attaque de bergers peuls. Ils mettent le feu au presbytère, le condamnant à une mort atroce au milieu du brasier. Un an plus tôt, jour pour jour, au Mozambique, un groupe de djihadistes s’en prend à la mission catholique de Chipene, mettant à sac l’église, détruisant l’école et tuant la missionnaire italienne Maria De Coppi lorsqu’elle se porte au secours des élèves. Mais il n’y a pas que sur ces terres lointaines que le christianisme est persécuté. En Europe aussi, la folie islamiste n’hésite pas à frapper. En janvier 2023, à Algésiras, en Espagne, un terroriste blesse grièvement le Père salésien Antonio Rodríguez avant de détruire un autel et de mettre à mort le sacristain. «Fille aînée de l’Église», la France subit aussi son lot d’attaques: trois morts dans l’attentat au couteau contre la basilique Notre-Dame de Nice, le 29 octobre 2020, par un Tunisien de 21 ans. Un mort, le Père Hamel, 82 ans, égorgé par deux islamistes dans son église de Saint-Étienne-du-Rouvray le 26 juillet 2016, et un paroissien sérieusement blessé. Ces 18 derniers mois une quarantaine d’églises françaises ont été la proie des flammes, dont quatre à Poitiers.

Ces exactions contre le christianisme se poursuivent dans l’indifférence générale. L’existence de persécutions est pourtant relevée dans 28 pays, dont 13 en Afrique. Et de sévères violations de la liberté religieuse dans 61 pays! Aide à l’Église en Détresse (ACN), une fondation pontificale présente dans 23 pays, s’emploie depuis plus de 75 ans à maintenir la foi vivante là où l’Église catholique est confrontée à la discrimination, à l’oppression et à la persécution. Ce qu’elle fait au fil d’une multitude d’actions. Qu’il s’agisse de construction ou rénovation de monastères, églises et centres pastoraux; d’achat de moyens de déplacement pour les prêtres appelés à circuler dans des régions dénuées de transports publics, pirogue motorisée comprise! Qu’il s’agisse encore de formation de séminaristes ou d’aides à la subsistance des religieuses. La tâche est immense. ACN parvient à y faire face. L’an dernier, pas moins de 144 millions d’euros, fruit de dons et de successions, sans aucune contribution publique, ont été alloués à 5573 projets dans 138 pays.

Sur ce montant, pas moins de 10 millions proviennent de la section Suisse et Liechtenstein, une association sans but lucratif reconnue d’intérêt public. Son siège central est à Lucerne, mais un bureau romand a été ouvert à Lausanne. À voir de quelle manière tant Thomas de la Barre, un théologien de 26 ans, que l’avocat Jean de Skowronski s’y engagent, le premier comme référent pour la Suisse romande, le second comme président pour la Suisse, on réalise qu’un souffle nouveau est donné. Pour la troisième fois, une «RedWeek» mettra l’accent, du 16 au 24 novembre, sur les discriminations et les persécutions dont 350 millions de chrétiens font l’objet dans le monde. La couleur rouge avec laquelle les églises seront illuminées rappelleront que beaucoup d’institutions chrétiennes brûlent. Et que l’on a trop tendance à regarder ailleurs.