Une interview intime où la jeune femme ose tout confier. Sa magnifique rencontre avec Guillaume Depardieu, son désir de grand amour, celui de devenir belle-mère. Sans exclure que ce soit avec une femme.

Laetitia Dosch, vient de fêter son anniversaire, ce 1er septembre et s’est offert un très beau cadeau, son premier film! Comédienne, dramaturge, réalisatrice et metteuse en scène, la jeune comédienne franco-suisse est originaire des Grisons. Nous l’avons interviewée dans l’effervescence de la présentation de son film à Angoulême. Elle campe le rôle principal dans « Le procès du chien ». Une comédie judiciaire où elle incarne une avocate spécialisée, cas désespérés. Nous l’avons senti excitée et joyeuse ne cachant pas qu’elle n’aimait rien de plus que le contact avec les gens. Très sensible, elle gère sa fragilité pour en faire une force absolue.

Parlez-nous de votre lien avec la Suisse.
Étonnement, je ne suis venue en Suisse qu’en 2004. J’avais l’impression de posséder un passeport mystérieux. Et à cette époque, je n’avais qu’une chose en tête, poursuivre mes études. Après avoir passé le concours de l’école La Manufacture à Lausanne, je me suis installée dans cette ville. Aujourd’hui, je continue à venir régulièrement dans la région, généralement une semaine par mois. J’ai écrit des pièces pour les théâtres de l’Arsenic de Vidy et de certains festivals. Dernièrement, j’ai monté un spectacle à Gimel avec un cheval.

Comment voyez-vous l’évolution du cinéma en Suisse?
En Suisse, le théâtre et la danse, grâce aux subventions, ont permis à des artistes talentueux d’émerger. Des choses magnifiques ont été créées. Le cinéma, lui, ne demande qu’à se mettre en place. Il y a une vitalité artistique incroyable dans ce pays.
Vous allez vivre une sacrée émotion, le premier film que vous avez réalisé « Le procès du chien » va sortir dans les salles, dans quel état d’esprit êtes-vous ?
Je vis quarante mille émotions à la fois. C’est super excitant! J’aimerais être invitée partout. Je croise beaucoup de gens, je lis les critiques, je m’énerve, je suis rassurée mais je peux être déçue aussi. Et les questions fusent dans la tête : fera-t-on assez d’entrées ?

Dans votre vie, avez-vous vécu ou vivez-vous une histoire particulière avec un chien ? L’inspiration vient de quelque part…
J’ai développé de grandes histoires d’amour avec les animaux. À Gimel, lorsque j’ai monté mon spectacle avec le cheval, j’étais entourée de chiens. J’ai créé des liens très forts. Partir en balade avec eux est devenu un bonheur.

Mais le chien dans le film, d’où vient-il ?
C’est un chien des rues qui a été trouvé à Narbonne. Il a d’abord vécu dans un refuge puis a été adopté par des dresseurs. Il a connu le travail avec des animateurs de troupe. C’est un grand bâtard doté d’une joyeuse personnalité. Il a développé une émotion différente par le fait qu’il a vécu dans la rue. Il a reçu la Palm Dog à Cannes. Cosmos est à l’affiche et au générique du film comme un être à part entière.

Imaginez donner un statut juridique à un chien, une future réalité peut-être ?
Mais aucun être vivant ne pourrait être jugé coupable, juste victime. Et, je ne crois pas que ce serait un progrès si c’était possible. ça ne voudrait rien dire!

Quels sont les défis les plus importants que vous avez rencontrés en tant que réalisatrice pour «Le procès du chien» ?
Pas vraiment des défis, car tout est passion. Il fallait commencer par écrire le scénario. Je ne savais pas vraiment comment, j’ai copié maints manuels. Diriger, en revanche, c’est plutôt bien passé et tellement passionnant. Nous avons beaucoup joué sur la couleur du film. Nous ne voulions pas de comédie blanche mais des personnages contrastés. Le montage a été difficile. Il faut choisir et choisir, c’est renoncer.

Avez-vous une anecdote amusante lors du tournage à nous raconter …
Nous devions apprendre à Cosmos à hurler comme un loup. Et éviter ainsi les effets spéciaux. Au bout de mille essais, le dresseur a pensé au petit cri de chaton affamé. Cosmos a hurlé comme le loup. Victoire.

Comment trouvez-vous l’équilibre entre votre vie professionnelle et personnelle ?
Je ne le trouve pas! Je suis toujours en déséquilibre. Si vous avez une idée. (Rires).
La passion entre êtres humains vous l’évoquiez comme une dépendance…
Il y a, bien sûr, la passion pour mon métier. Et grâce à cet apprentissage, je pourrais apprivoiser la passion amoureuse. Il est essentiel que l’état de dépendance n’abîme pas la relation mais l’aide à la construction. La rencontre amoureuse ? Je ne l’ai pas encore faite. Et je vous avoue que j’aimerais bien être belle-mère.

Vous êtes incontestablement indépendante, forte, intelligente mais fragile aussi. La fragilité n’est-elle pas une puissance à elle seule ?
J’ai une très grande sensibilité aux gens et à moi-même. Si la sensibilité est bien gérée, la fragilité peut devenir une force. Les convictions jouent ainsi un grand rôle dans cette cohabitation.

Il faut être forte dites-vous pour se laisser aller à l’improvisation ?
Pour improviser, il faut beaucoup, beaucoup travailler. Les phrases s’échappent ainsi naturellement. On ne joue pas un rôle, il nous habite, on le vit.

Permettez-nous de revenir sur votre histoire d’amour avec Guillaume Depardieu, comment pourriez-vous l’évoquer des années après ?
Une magnifique rencontre, un grand moment de ma vie. Je l’admire, c’est un être fantastique, très singulier et très intègre. J’ai eu beaucoup de chance de l’avoir rencontré dans son intimité. Nous avons vécu ensemble et alors que je me destinais à devenir traductrice d’anglais, j’ai eu envie d’embrasser son métier. Il m’a encouragée sans me pistonner.

Votre enfance vous a-t-elle donné des forces pour l’avenir ou affaiblie plutôt ?
J’ai vécu dans une famille qui avait beaucoup de fantaisie. Je m’en suis nourrie. En revanche, mes parents étaient stricts et autoritaires. J’ai dû me construire différemment. J’en garde une grande exigence avec une peur du jugement des autres, doublé du mien, vous imaginez ? J’ai aussi développé de grandes convictions comme les violences faites aux femmes.

Des violences familiales que vous avez connues dans votre famille ?
La violence peut être aussi dans l’éducation. C’était une autre conception.

Que diriez-vous aujourd’hui la petite fille que vous étiez ?
Tu as bien fait de rester comme tu étais. Sois la même à toutes les étapes de ta vie. Apprends juste à grandir constamment.

Avez-vous un rêve ou un objectif ultime que vous aimeriez atteindre dans votre carrière ?
J’aimerais devenir une grande actrice, une grande réalisatrice et offrir des films qui marquent, qui restent ancrés dans l’esprit de chacun. Et je souhaite aussi vivre une belle histoire d’amour qui se jouerait en équipe.

Qu’est-ce qui vous rend heureuse au quotidien sur le plan privé ?
Rencontrer des gens, tisser des liens amicaux, imaginer des histoires en lien avec mon travail à La Maison des femmes.

En amour, êtes-vous d’un tempérament jaloux ou totalement confiant ?
Ça date de si longtemps… (Rires). J’ai dû être jalouse. Aujourd’hui, je vise la confiance avec quelqu’un, un homme ou une femme, pourquoi pas ? Même si je n’ai pas encore essayé.

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