Avoir l’air toujours jeune a un prix. Même pour les hommes. Des instituts spécialisés prospèrent de Montreux à Genève avec des méthodes toujours plus pointues et en constante évolution. Du froid, au laser en passant par les peelings et les injections. Combien ça coûte?

 

Je regarde mon téléphone et j’envoie mon portrait sur les réseaux sociaux… La mode des selfies serait-elle la meilleure pub pour la médecine esthétique? «De plus en plus d’hommes franchissent le pas», assure la Dresse Patricia Delarive à la Clinique Matignon à Lausanne. La blonde et longiligne dermatologue a été formée au CHUV en médecine interne, en immunologie puis en dermatologie. Associée au Dr Sabri Derder et au Dr Roland Ney, elle est aussi la présidente et médecin-chef des Cliniques Matignon, leader du marché en Suisse romande: «Notre cœur de métier est la médecine esthétique non chirurgicale. Les gens ne veulent plus de traitements lourds. Mais les hommes manquent souvent d’informations, ils ne savent pas à quel point c’est facile de faire de la prévention pour ralentir le vieillissement ou atténuer les marques du temps.»

Blanc, tout est blanc immaculé dans l’établissement lausannois situé à côté du Beau-Rivage Palace, le cabinet ne fait pas d’interventions sur les seins, ni de chirurgie invasive. Seules quelques petites opérations sont réalisées, notamment des paupières, des liposuccions ou des greffes capillaires. Les Cliniques Matignon sont à Lausanne, à Vevey, à Nyon, à Neuchâtel et à Sion et bientôt à Yverdon avec 35 collaborateurs, dont 8 médecins spécialisés et 20 techniciennes. Matignon est même présent grâce à un partenariat avec Manor dans un grand magasin lausannois avec un «Pop Up Store» de démonstration et conseils. La demande la plus fréquente des hommes concerne la couperose et les taches sur le visage. Elles sont traitées par laser ou lumière intense pulsée, qui visent le rouge (hémoglobine) ou le brun (mélanine). Une ou deux séances de 20 minutes et le tour est joué. «Ça picote comme un élastique mais ce n’est pas douloureux.» Il en coûte 600 francs la séance ou 1200 francs pour trois séances.

 

Stimuler les cellules de la peau

Le relâchement de l’ovale du visage, du cou ou des paupières est traité par radiofréquence ou par un système d’ultrasons haute fréquence. Dans les deux cas, le principe est de stimuler les cellules de la peau pour qu’elles se remettent à fabriquer du collagène en grande quantité. La facture se monte à 950 francs pour un contour des yeux et 2000 à 3400 francs pour refaire l’ovale du visage et le cou.

Combler les rides avec de l’acide hyaluronique coûte entre 400 et 650 francs. La ride du lion se traite par Botox pour 350 francs. «Il est répété chaque six mois; la durée de l’acide hyaluronique est très variable, parfois très durable, jusqu’à plusieurs années chez les hommes jeunes. On en met de moins en moins, juste ce qu’il faut.»

Les greffes de cheveux par micro-implants sont très demandées. Son coût? De 5000 à 6000 francs: «La médecine esthétique est un cadeau: elle offre un ralentissement du vieillissement. Elle agit sur la sérénité des hommes et des femmes.»

 

Bilans médicaux et coaching

«L’espérance de vie progresse sans arrêt: elle augmente d’un trimestre par an dans le monde occidental. Vivre jeune plus longtemps, c’est vivre avec la même qualité de vie et continuer ainsi le plus longtemps possible», assure Nathalie Aubrun, la directrice de la marque Nescens, à Genolier (VD). Et de citer le Pr Jacques Proust, fondateur et directeur: «La fonction entretient l’organe. Use it or loose it! (Utilise-le ou perds-le).»

La prévention est capitale, mais elle nécessite un investissement personnel: marcher, nager, manger sainement, etc. La médecine a fait des progrès formidables, elle peut identifier les facteurs de risques, notamment avec des bilans génétiques. Un bilan de santé complet débute à 3000 francs: «C’est du dépistage. On va travailler sur sa qualité de vie future. A partir de 40 ans, tout le monde perd de la masse musculaire. Le check-up est une prestation moins chère que la dépense d’un paquet de cigarettes par jour.»

Nescens travaille avec des entreprises qui proposent des bilans de santé à ses cadres, voire à des pilotes de ligne: «En général, les hommes restent moins sensibles que les femmes à la dimension «prévention» et sont moins disposés à passer une semaine entière à perdre du poids ou à faire un bilan de santé à titre préventif, admet Nathalie Aubrun. La prévention est comme une assurance. Cela paraît cher quand il s’agit de payer ses primes. Si un accident survient, on est bien content de les avoir payées.» Rattachée au même groupe Aevis Victoria (hôtels et cliniques), Nescens organise aussi des séjours de remise en forme de quatre à sept jours en groupe ou en individuel dans ses spas situés dans ses propres 5 étoiles à Genève, Interlaken, Ramatuelle et Zermatt: bilan nutritionnel et ostéoarticulaire, exercices physiques sous contrôle médical, nutrition adaptée, etc. Il s’agit de lâcher prise et remettre les compteurs à zéro. Le forfait de sept jours coûte près de 5000 francs sans l’hébergement, le prix d’une thalasso mais avec une approche plus personnalisée et médicale.

 

Refroidir les cellules adipeuses

«Les hommes font plus attention aujourd’hui à leur aspect physique, aussi important dans le privé que dans la vie professionnelle où l’image de soi est importante, reconnaît Arnaud Marche, directeur des opérations de La Clinique La Prairie à Clarens-Montreux. Quand vous vous sentez bien dans votre corps, vous êtes bien dans votre tête. La médecine esthétique a réalisé d’immenses progrès en ayant recours à des techniques de plus en plus perfectionnées pour ralentir le vieillissement; elle devient de moins en moins invasive: laser, ultrasons, etc. Certes, on ne peut pas arrêter le vieillissement, mais au moins le ralentir. Aujourd’hui, les hommes commencent déjà à 30 ans parfois.»

Ayant repris le centre médical esthétique de La Prairie il y a deux ans, Arnaud Marche constate que l’on est passé d’un pourcentage femmes-hommes de 80% – 20% à 65% – 35%. Mais l’égalité est pour bientôt, estime-t-il. Les hommes étant généralement plus douillets que les femmes, l’arrivée de techniques «sans douleur» accentue cet essor.

Le tarif dépend fortement des envies et des désirs du patient. La relation avec le médecin est importante. Il doit comprendre quel est son désir et ce qui est faisable vu le panel de traitements sans cesse enrichi de nouvelles techniques. Le CoolSculpting® est un traitement non invasif qui réduit les graisses. Plus besoin de les brûler, elles sont éliminées par le froid. Une sonde est placée sur le ventre, sous le menton, les fesses ou les poignées d’amour. De l’air à -11 °C est soufflé. Les cellules adipeuses sont refroidies jusqu’à se dissoudre, puis éliminées par l’organisme: «Au bout de deux mois et après une heure de traitement, on voit la différence.»

La méthode PRP est basée sur les injections des facteurs de croissance présents dans le plasma du patient. Le sang prélevé est centrifugé pour isoler le plasma. Ce concentré est réinjecté à l’aide d’aiguilles fines. Il va stimuler les cellules-souches de la peau, responsables de la formation de collagène et d’élastine.

La médecine esthétique devient beaucoup moins chère que la chirurgie, même si le matériel doit être souvent renouvelé en fonction des progrès techniques.

Trois questions à Michel Drucker par Anne-Marie Philippe

Michel Drucker, une telle forme à bientôt 77 ans, c’est hallucinant…

A 20 ans, je voulais « durer » c’était un challenge.  Vous imaginez, j’ai 56 ans de carrière à la télévision. Et sans la santé, rien n’est possible.

Je suis fils de médecin. J’ai compris très vite,  à 14 ans, je faisais les tournées en campagne avec mon père. J’ai vu les dégâts que la santé pouvait faire sur les gens. Beaucoup n’avaient ni l’argent, ni le temps pour prendre soin d’eux. Le vétérinaire pour leur bêtes était plus important.

 

C’est quoi votre vie ?

Je travaille énormément, je mange peu et très équilibré, je ne bois pas d’alcool, je dors beaucoup, je fais du sport et j’ai la même femme depuis 40 ans. Lorsqu’avec Johnny Hallyday, on se regardait ensemble dans un miroir. Il me disait : « on a le même âge mais pas la même tête»

Je lui répondais, évidemment on n’a pas le même vie ! A cela, Johnny répliquait : « Quelle vie de con ! »

 

Rester jeune, ça coûte de l’argent ?

Bien sûr, rester jeune coûte de l’argent.  Et du temps ! Comme chacun sait, je suis hypocondriaque, je fais donc des checkup régulièrement. Et je consacre le temps qu’il faut à me maintenir en forme. Le sommeil en fait partie.

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