Le temps ne semble pas avoir de prise sur Patrick Bruel. Toujours aussi actif et passionné, il est aussi doué avec un micro que dans les films ou qu’au théâtre. À l’aube de ses 60 ans, il continue à déchaîner les foules depuis trente ans et il est reparti en tournée avec son nouvel album «Ce soir on sort…». Interview à Genève de ce chanteur hors du commun.
Paris Match SUISSE. Vous êtes en tournée avec ce passage en Suisse, un pays que vous connaissez déjà, que vous inspire-t-il?
PATRICK BRUEL. J’aimerais y passer plus de temps, malheureusement, je ne viens pas aussi souvent que souhaité. Dans le passé, j’y étais fréquemment quand je skiais beaucoup et j’ai bien connu la Suisse quand je travaillais au Club Med. J’étais sur scène le soir et la journée je profitais des villages de Villars-sur-Ollon, Zinal ou Saint-Moritz. Ce pays est vraiment très agréable et je m’y sens bien. J’aime me balader au bord du lac et admirer la nature. Quand j’ai un concert en Suisse, j’essaie toujours d’arriver en avance pour en profiter un maximum.
Voilà trente ans que le succès perdure pour vous, comment expliquez-vous cet engouement du public et votre longévité?
D’une part, le public est fidèle. Je crois que depuis toujours, il ressort heureux des salles de concert et prend du plaisir à écouter mes albums, donc il en redemande. Dans une carrière, on récolte ce que l’on a semé précédemment. Puis, pendant toutes ces années, j’ai suivi ma route, celle qui me semblait la meilleure, sans faire de concessions. J’ai toujours été très clair, sincère et suivi mon intuition. Je sais qu’il y a des textes de mes chansons qui ont percuté les gens dans ce qu’ils ont de plus intime et de plus profond.
À présent, vous attirez même la nouvelle génération?
C’est vrai! Il y a des gamins qui viennent me voir en concert et qui écoutent mes chansons. Aujourd’hui, j’ai rencontré une adolescente de 14 ans qui pleurait comme le faisaient les filles dans les années 90. Ce renouvellement générationnel est troublant. Les jeunes d’aujourd’hui apprécient le contenu de mes albums et je suis extrêmement touché.
Qui est réellement Patrick Bruel dans la vie de tous les jours? L’image que vous laissez imaginer est celle d’un mec sympa, marrant, bourré d’énergie et très positif, est-ce la réalité?
C’est difficile de se décrire mais les gens ont souvent cette image de moi et je pense qu’elle me correspond bien.
Après toutes ces années, êtes-vous toujours enthousiaste à exercer votre métier?
Absolument, j’ai gardé une capacité d’émerveillement intacte. J’ai beaucoup de chance parce que j’aime ce que je fais et je suis comblé dans mon travail. Je vis de mes passions, ce qui me donne énormément de privilèges et que la vie m’offre ce bonheur intense et profond, j’en suis extrêmement reconnaissant.
Vous travaillez beaucoup?
Enormément! J’ai eu la chance d’être choisi par le public mais ça n’aurait pas duré si je n’avais pas travaillé. Je me suis donné les moyens, j’ai tout mis en œuvre pour que ça marche et je continue dans ce sens-là. J’essaie de faire de mon mieux.
Certaines de vos chansons évoquent votre jeunesse, quelle force avez-vous tirée de votre enfance?
Je ne suis pas parti d’un postulat très facile. Il a fallu contourner toutes les embûches et déjouer les pièges, se débrouiller à tous les niveaux. Quand on n’est pas né avec une cuillère d’argent dans la bouche, je trouve finalement qu’on a plus de chance de s’en sortir parce qu’on est confronté dès le départ à la difficulté, à l’échec, à l’adversité, à l’hostilité. J’ai eu la chance d’avoir une maman qui m’a protégé et elle a fait de son mieux pour que je ne voie rien des difficultés rencontrées. Mon enfance s’est déroulée simplement mais avec de la joie. J’avais plein de passions et un bon nombre d’entre elles ont continué à l’âge adulte. J’ai finalement pu en faire mon métier, ce qui est merveilleux.
Qu’est-ce qui vous ramène à l’enfance, votre madeleine de Proust?
Tout me ramène à mon enfance! Il n’y a rien que je fasse dans ma vie d’aujourd’hui qui ne soit pas lié à ma jeunesse.
L’amour est un thème que vous évoquez dans vos chansons, quelle est sa place dans votre vie?
L’amour est essentiel et a une place primordiale dans mon existence. Mais quand on évoque l’amour, j’ai envie en premier de parler de mes deux enfants, de l’amour qu’ils me donnent et de celui que je ressens pour eux.
Vous avez toujours eu l’image d’un «sex-symbol», il paraît qu’à 13 ans vous plaisiez déjà énormément aux filles, est-ce que vous l’assumez et faites attention à votre physique?
Je ne fais pas attention à mon physique pour avoir cette image de sex-symbol, mais parce que la pratique du sport est essentielle pour me sentir bien dans ma peau. Quand je suis en tournée, il faut assurer un spectacle de 2h30, donc je n’ai pas le choix. Dès que mon emploi du temps me le permet, je joue au foot, au tennis, au ping-pong et je fais des séances de cardio. L’hygiène de vie est importante pour moi. Au niveau de l’alimentation, j’essaie de me limiter et ne pas faire d’excès. Le fait de boire peu, de ne pas fumer, de n’avoir jamais touché à la drogue et de ne pas faire six nuits blanches par semaine me permet d’être plutôt en forme.
Vos nuits sont-elles plus belles que vos jours?
Mes nuits sont vraiment vouées à dormir! J’en ai besoin. Je dirais donc que mes journées sont plus belles que mes nuits sans oublier mes soirées!
Dans quelles circonstances êtes-vous stressé?
Avant un concert, c’est systématique, je suis très stressé et même après toutes ces années, je ressens toujours autant de pression monter.
Vous allez continuer votre tournée puis quels sont vos projets?
J’ai un film qui sort cet automne avec Fabrice Luchini, «Le meilleur reste à venir». Mais je n’en parle pas encore, je reviendrai!
Patrick Bruel est en concert au Festival de Sion le 12 juillet et au Paléo Festival de Nyon le 28 juillet.

Une Légion qui n’a rien de militaire et qui en appelle au cœur
Femme orchestre. Ainsi peut-on qualifier Anne-Marie Philippe. Car la rédactrice en chef des suppléments suisses de Paris Match et Elle s’est illustrée non seulement dans le journalisme, la communication, l’hôtellerie (en 1990, elle a créé Le Petit Manoir de Morges)....

Yotam Ottolenghi, le chef conteur d’histoires s’installe à Genève
Le chef anglo-israélien nous parle des challenges de l’ouverture de son premier restaurant en dehors de Londres, de sa collaboration avec le Mandarin Oriental, de son choix pour Genève et du futur. Gérer huit restaurants à Londres, écrire et éditer une douzaine de...

Un sillage qui en dit long!
Simple fragrance ou essence révélatrice, un parfum nous enveloppe autant qu’il nous dévoile. Et vous, dans quelle team jouez-vous ? Cérébrale – L’Eau Papier Une création Diptyque qui mêle vapeur de riz, bois blonds, musc blanc et mimosa dont le nom, véritable...
