Souriante, pleine de charme et de joie de vivre, elle peut aussi se montrer très pugnace dans ses interviews. Depuis quelques mois, Fanny Zürcher, nouvelle présentatrice du 19h30 le week-end, crève l’écran et a séduit toute la Suisse romande. Elle s’impose comme l’étoile montante de la RTS. Paris Match l’a rencontrée chez elle à Bienne, la ville qu’elle aime tant. Elle nous parle du trac, de sa famille et de son amour des voyages.
Paris Match Suisse. Vous avez eu 31 ans le 23 février. C’est très jeune pour présenter le 19h30?
Fanny Zürcher. Oui, peut-être. C’est une grosse responsabilité et j’en suis consciente.
Avec votre sourire, votre charme, vous apportez une forme de fraîcheur à ce grand rendez-vous.
Quand je stresse, je ne grimace pas, je souris. Il ne s’agit donc pas d’un sourire forcé, d’un sourire Colgate, je ne me dis pas: «Ah! il faut que je sourie», c’est quelque chose de naturel chez moi. Et dans le climat anxiogène que nous vivons, il est important d’apporter un peu de joie de vivre, de lumière aux gens.
Dans cet exercice sans filet, vous avez l’air si relax. C’est une apparence?
Je stresse surtout les jours avant. Et quand le générique du 19h30 retentit, ça bouillonne à l’intérieur, je me dis parfois: «Qu’est-ce que je fais là, pourquoi je m’impose cela.» Mais, une fois parti, on ne peut plus se permettre de douter, faut y aller. C’est un exercice très particulier.
Parallèlement à vos études, vous avez toujours fait du théâtre. Ça vous aide?
Oui, le théâtre apprend à gérer son corps, sa voix, sa respiration, à articuler. Au TJ, il ne faut pas se regarder faire, il faut être présent, comme sur scène.
Vous vous souvenez de votre premier 19h30?
Oui, comme invitée sur le plateau, il y avait une hôtelière pour évoquer les mesures du Conseil fédéral. Toute blanche, elle m’a glissé. «Pour moi, c’est la première fois.» A quoi j’ai répondu: «Pour moi aussi.» Cela m’avait bien calmée.
Sous votre charme, vous pouvez être très pugnace avec vos invités, comme avec Mgr Morerod au sujet des prêtres accusés de pédophilie à Fribourg?
Mon but n’est pas de mettre mon invité sur le gril; d’ailleurs en Suisse, les téléspectateurs n’aiment pas qu’on coupe la parole. Il faut simplement être solide sur le fond et poser les bonnes questions en deux, trois minutes, sans se laisser avoir. Je fais mon travail, c’est tout.
Présenter le 19h30, ce n’est pas qu’une demi-heure d’antenne, il y a une grosse préparation en amont.
Une journée de présentation, c’est quelque 12 heures de travail quasi non-stop, avec juste une petite pause d’une demi-heure à midi. Cela démarre avec une première réunion à 8h45, où on doit connaître l’actu du jour, avoir déjà lu les journaux. Je dois ensuite pister l’invité, rédiger les titres qui en deux minutes lancent le journal, des titres qui doivent être justes, précis, incisifs, efficaces C’est la signature de tous les présentateurs. Un journal ne consiste pas à enfiler des perles, il doit raconter une histoire. L’antenne rendue, c’est comme après un exploit sportif, on sent si on a été bon ou pas. Et à chaque fois, je me regarde à nouveau à chaud, pour essayer de progresser. Je suis très critique avec moi-même.
Vos parents et votre petite sœur vous regardent?
Oui. Et quand je sens que j’ai été moins bonne, je les appelle. «Ah non! tu as été très bien.» La réponse invariable se veut toujours rassurante. Mais mes parents voient bien quand à l’antenne je suis plus stressée, plus fatiguée que d’habitude.
Vous devez recevoir pas mal de courrier?
Pour des personnes isolées, je crois que nous jouons un rôle social, nous sommes parfois le seul visage qu’elles voient de la journée. On fait partie de la famille. Une dame m’a remerciée pour mon sourire, en me tutoyant. Très touchant aussi, ce dessin que m’a envoyé une petite Giulia où on me voit entourée de coronavirus. Elle voudrait que j’anime une émission pour les enfants.
Présenter le TJ, être un peu le centre du monde, peut se transformer drogue. On l’a vu avec PPDA ou Rochebin. Cela ne vous fait pas peur?
On peut vite perdre pied, car on devient une image que les gens reconnaissent. Personnellement, je m’implique à fond dans ce que je fais, mais ça reste un travail et rien de plus. Je reste ouverte à plein d’autres choses, la famille, les amis, les voyages, ce qui est important pour garder son équilibre. Et puis je préfère des cervelas grillés avec des amis à un cocktail mondain.
En plus vous continuez, à côté de la présentation, à aller sur le terrain?
Oui, deux semaines sur trois, je suis rattachée à la rubrique société culture. C’est important de pratiquer les deux facettes du métier, d’aller à la rencontre des gens dans leur milieu et pas seulement de les recevoir sur un plateau aseptisé. Je voudrais d’ailleurs qu’il y ait plus de convivialité au 19h30, être plus proche des gens, apporter ma patte d’ancienne correspondante à Zurich.
Récemment, vous vous êtes réinstallée dans votre ville de Bienne que vous aimez tant.
A Bienne, j’ai toujours gardé mes amis d’école primaire, je n’ai pas besoin de faire semblant. Et j’ai l’impression que la ville a pris le meilleur des deux cultures alémanique et romande.
Votre envie de faire du journalisme vous est venue lors d’un séjour à Valence.
J’avais 20 ans, c’était un projet Erasmus. Dans la ville, on nous déconseillait d’aller dans le quartier de Cabanyal, près du port, jugé dangereux. En fait, c’était un vieux quartier de pêcheurs menacé de destruction par des projets immobiliers. J’y suis retournée et j’y ai consacré mon travail de master, en interviewant ces pêcheurs qui faisaient des sittings face aux grues. J’ai adoré.
Pendant vos études, vous avez aussi travaillé pour une ONG à Madagascar.
Mon sujet portait sur l’intérêt des hôtels pour le tourisme durable. Au cours de ces trois mois, j’ai donné des cours d’anglais, j’ai participé à la construction d’une école. Un vieux coucou nous servait d’avion et de Fort Dauphin on mettait six heures de taxi-brousse pour rejoindre des villages perdus. C’était une plongée dans la réalité très pauvre de ce pays.
Sur Facebook, on vous voit en Colombie, vous aimez les voyages?
Ce sont mes parents qui m’ont transmis ce goût-là. Les vacances avec eux, c’étaient des road trip où rien n’était réservé à l’avance. On verra ce qui arrive, au jour le jour. Moi et ma petite sœur, on s’endormait sur les sièges arrière et le matin on se réveillait face à la mer. Aujourd’hui, j’adore les trains, les trains de nuit.
Que faites-vous pour vous aérer l’esprit?
Dès qu’il y a un rayon soleil, je sors. Je me promène, je cours, je skie, je fais du yoga dehors. Et je nage beaucoup, dans le lac de Bienne, dans la Limmat, dans le Rhône. Quand je vois une flaque d’eau, je saute dedans. Faut que je vive près d’un point d’eau.
Des projets, des rêves?
Plein. Profiter à fond des opportunités qui me sont offertes. Et puis, le plus vite possible, danser à nouveau, faire la fête, serrer les gens dans mes bras.
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