Roger Federer est cette année encore l’ambassadeur de Suisse Tourisme. Après Robert De Niro, il s’essaie à nouveau au jeu d’acteur, aux côtés de l’actrice oscarisée Anne Hathaway. Un joli duo au service de la campagne promotionnelle mondiale pour le Grand Tour de Suisse, road trip incomparable pour découvrir notre pays!
Alors qu’on espère son retour prochain sur le court, c’est face caméra que Roger Federer nous revient, pour débattre de la beauté des paysages suisses, avec une star hollywoodienne. Le beau Roger a de l’humour. Le plus suisse des champions fait preuve d’une aisance particulière, dans un jeu qu’on lui prête moins, presque autant que sur le terrain, raquette à la main. Mais si Federer le discret se frotte aux plus grands, c’est avant tout pour parler de ses racines, de sa patrie chevillée au corps, de son drapeau à jamais associé à ses victoires, partout dans le monde. Une fierté, des souvenirs qui jalonnent son enfance et ponctuent son caractère. Un Suisse droit dans ses baskets.
Vous avez surpris tout le monde l’année dernière avec votre campagne de pub pour Suisse Tourisme, aux côtés de Robert De Niro! (100 millions de vues). Pourquoi avoir accepté ce rôle d’ambassadeur de notre beau pays?
Je me suis toujours vu comme un ambassadeur de la Suisse. J’ai toujours eu le sentiment de la représenter, pas seulement aux Jeux olympiques ou dans les compétitions par équipes, où vous entendez «jeu, Suisse», où vous voyez le drapeau suisse. Pendant les 23 ans passés sur le circuit, voir mon nom associé à ce drapeau a été une grande fierté. Il était donc évident pour moi de m’engager aux côtés de Suisse Tourisme. Je me suis dit que j’adorerais faire partie de campagnes de promotion mondiales qui me permettraient de mettre en valeur la beauté et la diversité de la Suisse, et d’inviter les gens à la visiter, car je suis très fier que ce soit ma patrie.
Le fait d’être ambassadeur de Suisse Tourisme me permet aussi de faire de nouvelles découvertes, même dans mon propre pays, où il y a tant de choses encore que j’aimerais voir. Donc, je n’ai pas eu besoin d’y réfléchir longtemps.
Et pour moi, il était également essentiel que les contributions que Suisse Tourisme me verse pour ce partenariat soient consacrées à une bonne cause, à la Fondation Roger Federer, afin que nous puissions réaliser des projets philanthropiques en Suisse.
Alors vous n’avez pas convaincu Robert De Niro que la Suisse est le plus beau pays du monde…
Au contraire! Il a déjà pu s’en rendre compte lors de séjours par le passé, selon ses propres dires, la Suisse, comme destination de vacances pour se détendre, lui a énormément plu. Comme décor à haut potentiel dramaturgique peut-être moins…, mais c’était bien le propos de notre film, qui a besoin de «drama» en vacances!
D’accord! Mais est-ce que vous comprenez que l’on puisse dire parfois que la Suisse est un petit peu trop tranquille ou qu’elle manque de «fun»?
Tout dépend ce que l’on entend par «fun». En tant que Bâlois, j’ai participé de nombreuses fois au carnaval et je peux vous dire que c’est un événement où les gens s’amusent énormément. Il y a dans toutes les régions de Suisse des manifestations similaires durant lesquelles les habitants laissent libre cours à leur fantaisie et où ils font preuve de beaucoup de créativité. Comme je suis un grand voyageur, j’aime justement la Suisse pour tout ce qu’elle m’apporte, son calme et les multiples possibilités de ressourcement dans la nature. Sa beauté est synonyme pour moi d’énergie et de joie.
Donc, oui, la Suisse fait du bien à qui la parcourt. C’est l’endroit où je préfère revenir pour me sentir chez moi. On me demande souvent «quel est votre endroit préféré», «quel est votre pays préféré», «quelle est votre ville préférée»… À la fin, je dis toujours que mon endroit préféré est la Suisse et que la cuisine que je préfère est la cuisine suisse, tout simplement parce que c’est ce que j’apprécie le plus.
Dans le nouveau spot de pub de Suisse Tourisme, on vous retrouve cette fois aux côtés de la jolie Anne Hathaway. Pas trop stressant ce casting hollywoodien?
Ce fut un immense privilège de passer du temps en compagnie d’une superstar mondiale comme Anne. J’étais nerveux, car c’est une grande actrice. Mais elle m’a donné de nombreux conseils et s’est montrée vraiment adorable. Elle a été très encourageante et patiente avec mes talents d’acteur.
Qu’est-ce qui vous rend le plus fier de la Suisse? Le chocolat? Les belles montagnes? Les jolies montres? La fondue…?
J’aime énormément de choses dans mon pays. Bien sûr que j’aime le chocolat, la fondue ainsi que les montres, qui sont, elles, le symbole de l’ingéniosité et de la précision suisse, mais aussi de notre créativité. Je suis toujours étonné par la capacité d’innovation d’un si petit pays. Quant à la nature et aux montagnes, il suffit de venir une fois en Suisse pour vouloir y revenir – c’est ce que tout le monde me dit quand je suis sur le circuit. Finalement, ce que j’apprécie probablement le plus, c’est la diversité de ce pays, ses différentes cultures, ses langues, la variété des paysages, des traditions, des produits régionaux. Tout fonctionne à la perfection ici, d’ailleurs les trains arrivent à l’heure!
Quel est votre plus beau souvenir d’enfance en Suisse?
Mes parents étaient mordus de randonnées et, enfant, j’ai parcouru toute la Suisse avec eux. Je me souviens en particulier d’Appenzell, où nous allions souvent. J’appréciais surtout les pauses, qui étaient toujours un moment fort, car il y avait quelque chose de bon dans les sacs à dos et, parfois, nous faisions même un petit feu pour griller des saucisses ensemble.
On dit de vous que vous êtes quelqu’un de très gentil, on vous sait discret et on vous sent pudique / timide… Est-ce juste?
Je pense que j’ai eu beaucoup de chance grâce à mon entourage, mes parents, mes profs, mes entraîneurs, mes partenaires de jeu et plus tard grâce à ma femme, mes enfants et mes ami-e-s. Cet environnement m’a permis de donner le meilleur de moi-même à de nombreux égards, dans les victoires comme dans les défaites. J’ai toujours essayé d’être fidèle à cette citation: «Il est agréable d’être important, mais bien plus important d’être agréable» (It’s nice to be important, but it’s more important to be nice) et ce principe m’a guidé en de nombreuses occasions.
Vous avez une carrière incroyable, des titres que l’on ne compte plus, quelles qualités faut-il pour réussir ET durer dans ce métier?
J’ai eu l’occasion de célébrer de merveilleux succès et j’espère en célébrer d’autres dans le futur. Mais même si je suis seul sur le court, j’ai toujours eu une équipe formidable derrière moi. Mes succès sont les leurs. Au fil du temps, j’ai dû apprendre à adapter mon jeu, à des nouveaux adversaires, mais aussi aux changements de mon propre corps. Cela signifie qu’il faut, en plus de sa maîtrise technique, avoir une grande capacité d’adaptation physique et psychologique.
Quel est votre moteur pour avancer malgré les échecs?
Être passionné par ce que je fais. Tant que quelque chose me passionne et que je peux apporter de la joie autour de moi, que ce soit sur le court, dans le cadre de ma fondation ou à travers mes engagements, je suis motivé.
La satisfaction de son travail s’obtient aussi souvent durant les moments difficiles – tous les sportifs de haut niveau en savent quelque chose – mais surmonter les difficultés est, pour moi, quelque chose de profondément satisfaisant.
Vous avez fondé la Roger Federer Foundation il y a dix-neuf ans. Elle offre aux enfants défavorisés un accès à l’éducation. Presque 2 millions d’enfants ont déjà été soutenus grâce à elle! Qu’est-ce qui vous tenait particulièrement à cœur?
Le plus important pour moi était de pouvoir utiliser ma notoriété pour assurer que des enfants aient accès à l’éducation. La Fondation est principalement active dans six pays d’Afrique australe (ma maman, Lynette Federer, est Sud-Africaine) et en Suisse, car, oui, même dans notre beau pays, des enfants affectés par la pauvreté ont besoin d’aide. Depuis sa création en 2003, la Fondation a investi environ CHF 68 millions dans des projets éducatifs dans 9300 écoles et jardins d’enfants.
Permettre aux enfants d’accéder à une bonne éducation de base suffisamment tôt dans leur vie est essentiel pour qu’ils puissent prendre en main leur avenir plus tard. Notre objectif est de donner à des enfants de milieux défavorisés toutes les chances de devenir autonomes dans la vie grâce à l’éducation.
Quel est l’essentiel pour vous aujourd’hui? Qu’est-ce qui fait encore courir Roger Federer?
Après l’opération d’août dernier, j’ai dû tout réapprendre depuis le début. Maintenant, je suis en train de reconstruire et de réadapter mon corps. Je suis confiant dans les résultats jusqu’à présent, et ma passion pour le tennis n’a pas diminué. L’essentiel pour moi, c’est que le jeu me procure, ainsi qu’au public, toujours autant de plaisir.
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