Philippe Biéler à la tête d’un large comité pour la restauration de la grande fresque futuro-byzantine de Lausanne.
«C’est évidemment très différent des œuvres anciennes. Les gens ont davantage l’habitude d’entendre qu’on veut les restaurer. Ici, il s’agit d’une grande époque bien plus récente, dont le souci de préservation peut encore paraître insolite.» Ancien conseiller d’Etat du canton de Vaud et président de «Patrimoine suisse» jusqu’en 2017, Philippe Biéler sait de quoi il parle.
Sans être catholique, il s’est engagé à la tête d’un large comité pour la rénovation intérieure de la Basilique du Valentin à Lausanne. De son imposante fresque d’abside en particulier, s’élançant entre tradition et modernité. Douze mètres sur vingt environ, peinte en cent quatorze jours par le maître toscan Gino Severini. Une scénographie byzantine de Notre-Dame à trente personnages. L’unité de lieu est balisée par Saint-Pierre de Rome, la Cathédrale de Lausanne et… la tour Bel-Air. Achevée à la même époque (1931), sujette à toutes les polémiques pendant des années.
Entre Rome et Paris, Gino Severini a inauguré et marqué la fameuse période futuriste italienne, d’abord inspirée par le cubisme français. Une renaissance de l’art sacré en Suisse romande le convainc de s’essayer à la peinture murale. Dans un registre nouveau pour lui, plus figuratif, aux codes immémoriaux, avec lesquels il prendra des libertés. Ce sera la nouvelle église de Semsales en 1926, dans la Veveyse fribourgeoise. Une étonnante réussite, controversée jusqu’à Rome cette fois, mais qui en amènera d’autres.
Deux ans plus tard, l’audacieux curé de la paroisse de La Roche, en Gruyère, convainc Severini de peindre une piéta, une cène et divers motifs assortis au baroque de la petite église du XVIIe. A peine le commanditaire disparu, les paroissiens dépités s’empresseront de recouvrir ces trésors de chaux. Ils n’ont été réhabilités qu’au début des années 1990. Ce fut ensuite Saint-Pierre à Fribourg, le chef d’œuvre monumental de Lausanne, puis la saisissante extension du couvent des Capucins à Sion.
Philippe Biéler et Silvia Kimmeier, présidente du Conseil de paroisse du Valentin, ont organisé récemment une présentation de ce qui s’est mis en place depuis quelques années pour valoriser l’épopée oubliée de Gino Severini en Suisse romande. Historiens de l’art, chercheurs multidisciplinaires, hautes technologies de restauration, en partenariat public-privé, dans un véritable engouement pour cet émouvant patrimoine. Dont l’intérêt artistique et historique dépasse largement la Suisse. L’appel de fonds privés ne sera peut-être pas terminé pour l’ensemble du projet lausannois, mais les travaux devraient quand même commencer au premier semestre de l’an prochain.
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