Ex-capitaine de l’équipe de Suisse, défenseur de la Juventus pendant sept ans, le Lucernois vient de suivre un stage chez Maurice de Mauriac, à Zurich.

L’image a affolé les réseaux sociaux. Loupe sur le front, blouse bleu marine floquée du logo de la marque Maurice de Mauriac, à Zurich, Stephan Lichtsteiner se tient derrière un établi d’horloger. Ex-capitaine de l’équipe de Suisse, défenseur indéboulonnable de la Juventus pendant sept saisons, de 2011 à 2018, le Lucernois vient de terminer un stage de formation de trois mois dans cette entreprise familiale, créée par Daniel Dreifuss en 1997 et, désormais, gérée par ses deux fils, Léonard et Massimo. Et, forcément, la Toile s’est étonnée de cette reconversion: comment une star du ballon rond peut-elle seulement penser à devenir horloger? Forcément, cela ne colle pas avec l’image bling-bling associée généralement à cet univers…

Mais voilà, Stephan Lichtsteiner n’est pas un footballeur comme les autres. Fort en gueule sur le terrain, fidèle et intègre dans le vestiaire, c’est un compétiteur assumé. Un homme sans fard qui s’implique toujours avec une même intensité. Ainsi, quand on lui demande de choisir le meilleur souvenir d’une carrière, commencée en 2001 à Grasshopper, on s’attendait à ce qu’il nous parle des sept titres consécutifs remportés avec la Juventus en série A (2012-2018) ou de sa première sélection en équipe de Suisse face au Brésil en 2006. Le Lucernois a préféré évoquer ses regrets. Ces deux finales de Ligue des Champions perdues avec la Juventus (2015, 2017), puis cet autre échec en Ligue Europa avec Arsenal en 2019. «J’y pense beaucoup, ces trois défaites me font encore mal», souffle-t-il. On est perfectionniste ou on ne l’est pas…

Ce perfectionnisme, cette exigence envers lui-même, sont aussi ce qui a conduit Stephan Lichtsteiner à mettre un terme à sa carrière en 2020. Il avait signé un ultime contrat avec le club d’Augsbourg, en Allemagne, dans l’optique d’arracher sa sélection pour l’Euro. Dans son esprit, cette campagne européenne avec l’équipe de Suisse était la meilleure manière de tirer sa révérence. Le Covid-19 en a décidé autrement. «J’aurais encore pu jouer deux ou trois ans à un niveau acceptable. Mais ce n’est pas dans mon caractère. Soit je suis au top, soit j’arrête!» Le Lucernois a dit stop. Frustré, certes, qu’on lui ait gâché sa sortie, mais satisfait de retrouver une vie normale auprès de sa famille. «Changer de club à chaque saison n’était plus une option, surtout pour ma fille aînée qui va désormais à l’école. J’ai fixé mes priorités, c’était clair dans ma tête!»

Mais envisage-t-il vraiment de devenir horloger? «Je ne sais pas si j’ai le talent nécessaire pour suivre ce chemin», souligne ce collectionneur de montres avec modestie. «La base, n’importe qui peut l’apprendre. Mais, ensuite, lorsque cela devient compliqué, il faut faire preuve d’une dextérité et d’une concentration sans bornes.» Stephan Lichtsteiner ne veut pas se précipiter. S’il continuera de passer ses diplômes d’entraîneur, il vient aussi d’entrer au conseil d’administration du HC Lugano. «J’aime le hockey, je connais Vicky Mantegazza, présidente du club et fan de la Juventus», explique-t-il. «On verra si mon expérience peut aider Lugano à grandir…» Et, dans cette quête d’une reconversion réussie, le Lucernois espère surtout grandir personnellement. En tant qu’homme.

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