Il y a du culot et du savoir-faire dans l’histoire de Tissot, l’horloger du Locle devenu maître du temps sur les parquets de la NBA et chronométreur officiel du Tour de France.
En 1853, les Tissot père et fils fondent leur entreprise horlogère au cœur des Montagnes neuchâteloises et commencent à vendre des montres à la Russie tsariste. Aujourd’hui, la marque est présente dans plus de 160 pays. Avec quelque 3 millions de montres par année, elle est numéro 1 après Swatch. Son nouveau CEO depuis 2020, Sylvain Dolla, explique les clés de cette success story.
C’est d’abord le courage. Les fondateurs n’ont pas eu peur de prendre des calèches et des bateaux pour aller à l’autre bout du monde, à Saint-Pétersbourg ou à Chicago, et faire de Tissot une marque internationale.
Le courage et …?
On trouve dans l’ADN de Tissot les valeurs de la Suisse, l’innovation, la tradition, et la passion.
Pas très suisse, la passion?
Allez voir un match de hockey, le HC Bienne ou Gottéron, il n’y a pas que le stade Vélodrome où il y a de la passion.
Pourquoi on achète encore une montre au XXIe siècle? Pas pour lire l’heure…
C’est un produit émotionnel. On l’achète pour se faire plaisir à soi-même ou aux gens qu’on aime, qui marque les moments-clés de la vie, le mariage, la matu, la retraite… Pour l’homme, c’est quasi le seul bijou qu’il porte.
CEO de Tissot, c’est un bon job?
C’est du bonheur, je gère une entreprise qui fait des cadeaux. Et on a la force du Swatch Group derrière nous. On se sent soutenu. C’est une culture qui permet de prendre des risques. J’ai le droit de faire des erreurs, mais pas de stagner. Quand vous êtes géré par les marchés financiers vous allez peut-être moins essayer d’innover. Et sur le long terme, c’est la clé pour durer.

Pas trop lourd à porter ces 170 ans d’histoire?
Non, c’est fantastique. Quand j’ai découvert les 7000 montres de notre collection, qui racontent cette histoire, j’étais comme un gosse à Noël. J’avais sous-estimé le formidable héritage de cette marque.
Comment est née la PRX, votre best-seller?
Elle est née de cet héritage. C’était un modèle génial des années 70. On l’a reconstruite entièrement sans rien changer à son esthétisme, et on a mis le paquet pour faire des finitions d’un niveau haute horlogerie.
Réinterpréter les anciens modèles iconiques, c’est votre politique?
Avec un patrimoine aussi riche, on serait fou de ne pas s’en servir, mais il ne faut pas faire que cela, sinon on tourne en rond. Il faut lancer des nouveaux produits et toujours innover.
Dans quels domaines?
La connectivité et le solaire. Prenez l’exemple des montres connectées. On ne veut pas faire des smart watches, mais de la belle horlogerie qu’on n’a pas besoin de recharger. Pour cela, le challenge a été de développer nos propres cadrans solaires, innovants et esthétiques, et de recréer un système ultrabasse consommation.
C’est une priorité de faire des montres accessibles à tous?
Oui, l’excellence accessible! Le prix moyen de nos montres est d’environ 500 francs.
Il y a un coup de mou dans l’horlogerie, le Swatch Group, dont vous faites partie, a annoncé des chiffres en forte baisse. C’est grave?
Il y a un très gros coup de mou en Chine, qui pèse sur nos résultats évidemment. Mais on a des croissances incroyables sur quasiment tous les autres marchés. Treize filiales ont fait une année record en Europe, aux États-Unis, au Japon. Je suis confiant pour l’avenir.

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