Ce magnifique artiste auteur-compositeur-interprète sera à Saint-Prex, petit bourg charmant au bord du lac, ce 10 juin. Il mêle avec brio la musique blues rock à un style pop.

Tom Leeb a fait les premières parties de Sting et Tom Jones et s’est fait remarquer dans de nombreux films: «C’est la vie» avec Josiane Balasko ou «Pourris gâtés» avec Gérard Jugnot et tant d’autres… Sa beauté et son talent vont de pair. Le jeune homme nous a impressionnés par sa philosophie, sa générosité et sa modestie. Le petit frère de Fanny Leeb (qu’il a soutenue avec un amour infini durant sa lutte contre le cancer) est une si belle personne! À 33 ans, il a compris la vie, ses incertitudes, ses fragilités, ses cadeaux aussi. Ses chagrins, il s’en sert pour nourrir ses créations. Son prochain album va bientôt sortir et un nouveau single est déjà là!

Tom, avez-vous un lien particulier avec la Suisse?

Oui, ma sœur Fanny habite en Suisse depuis plus de quinze ans et je viens la voir fréquemment. J’ai aussi passé mon bac au Collège Beau Soleil à Villars-sur-Ollon.

Votre sœur Fanny a été gravement atteinte dans sa santé, vous l’avez beaucoup soutenue…

Avec elle, c’était facile d’avoir un regard positif sur ce qui se passait. Fanny a une très belle philosophie. Jamais je ne l’ai sentie défaite ou broyer du noir durant ses traitements. Elle n’avait aucun doute sur le but à atteindre et sur sa guérison. Durant l’épreuve, elle donnait le ton, elle imposait le tempo, comme un chef d’orchestre. Je la suivais tout simplement.

Votre affection a décuplé durant cette période…

Nous avions déjà une relation très forte et depuis toujours; supercomplices et liés par l’amour de la musique. Nous avons travaillé ensemble sur son album. Je suis fan d’elle. J’ai toujours été un petit frère très proche. Et nul besoin de son cancer pour que nous relativisions, l’un et l’autre, les choses de la vie. Nous l’avons toujours fait.

La famille Leeb: trois enfants, deux artistes, Fanny et vous et Elsa productrice de films, tous touchés par l’art.

Je me sens artiste. Le Covid a perturbé le trajet des concerts, j’ai donc travaillé en tant qu’acteur. Mais c’est la musique que je porte en moi. Je sors prochainement un nouvel album et dans quelques jours un single va voir le jour. Elsa est aussi une artiste! Elle a des talents cachés. C’est une excellente comédienne et elle est si drôle. Elle déviera peut-être un jour de sa vocation de productrice. Chacun de nous trois a développé une fibre artistique. Avec des parents comme les nôtres, pas étonnant! Tous les jours, nous côtoyons la créativité. Sans compter les gènes, peut-être aussi.

Quel a été le moment le plus beau de votre vie?

C’est un moment exceptionnel de musique! J’étais en première partie de Sting au Zénith de Nice, il y a trois ans. Seul avec ma guitare devant 15 000 personnes. Quelle émotion! Me produire lors du spectacle de cette icône, incroyable. C’était vingt minutes fabuleuses, merveilleuses.

Peut-on parler aussi de la plus dure épreuve que vous avez traversée. Serait-ce celle vécue par Fanny?

Oui, même si avec Fanny aucune négociation n’était possible quant à l’épreuve de son cancer! Elle est sortie changée de cet évènement et de ce drame, n’en a tiré que des choses bénéfiques. Un électrochoc qui lui a fait beaucoup de bien avec un regard émerveillé sur les belles choses de la vie. Une métamorphose, car sur le chemin seule compte la destination.

Comment vivez-vous vos chagrins d’amour? Vous vous enfermez dans votre bulle ou vous vous étourdissez?

Je crée. Je suis fataliste. Mes chagrins nourrissent mes activités artistiques. Actuellement, je m’adonne à l’écriture d’un projet de film. Elsa en sera certainement la productrice.

Quel sens donnez-vous à votre vie aujourd’hui?

Un sens à ma vie? Cela ne correspond pas à ma philosophie. Je suis tellement conscient que tout peut basculer d’un moment à l’autre et que rien n’est acquis. On doit faire face aux projets qui tombent et aux irrégularités des sollicitations. Je me concentre sur ce que j’aime et je suis le courant. J’ai un destin quelque part. Je ne cours pas après le succès.

Et si on parlait d’amour…

Je ne vais pas aller sur ce terrain, je me protège. Je ne m’expose pas. Et si l’on ne fait pas d’un chagrin une œuvre quelconque, le chagrin se gâche. Fanny a utilisé ce qu’elle a vécu pour en faire une œuvre, s’exprimer. De mon côté, je m’enferme avec ma guitare au lieu de pleurer.

Vos nuits, vous les aimez, et vous rêvez à quoi?

Lorsque je me réveille, je me souviens de mes rêves mais, bizarrement, je les oublie dès que j’ai mis un pied hors du lit. Je n’aime pas dormir. Six ou sept heures me suffisent parfaitement. L’activité me plaît.

À quel moment de la journée êtes-vous le plus créatif?

Quand je suis en voyage, je suis inspiré. Je réfléchis davantage. J’écris et je compose mieux le matin aussi.

Avez-vous des remords ou des regrets?

Je ne suis fait ni de remords ni de regrets. Le regret peut engendrer une grande souffrance. Je fais confiance à la vie et je remercie de ce qui m’a été donné.

Alors vous êtes plutôt du genre «remise en question»…

Oui, tous les matins je me dis: «Est-ce que tout cela sert à quelque chose?» Mais finalement, c’est important de se poser ce genre de questions. Ainsi nous pouvons porter un regard plus attentif sur notre travail et faire preuve de rigueur et d’exigence. Ce que j’applique dans l’écriture de mon film.

En cas de conflits ou de disputes, comment les vivez-vous?

Je déteste les conflits! Je n’ai ni la force, ni l’énergie de les affronter. C’est ravageur et j’ai la flemme de me fâcher.

Quelle force avez-vous tirée de votre enfance?

J’ai été élevé avec une très forte notion du respect et de l’écoute. Et jamais dans la compétition. Nous avons été soutenus dans tous nos choix par nos parents. Je n’aime pas la compétition et jouer des coudes. J’ai grandi dans l’empathie de la vie.

Votre beauté physique a-t-elle été un atout dans votre vie professionnelle?

Je pense. Cela a pu m’aider sur certains projets. Mais il n’y a pas que ça. Le côté physique jeune premier est dérisoire, je préfère mon côté musical et sa forme d’expression. L’humour aussi. Il faut savoir s’amuser de soi.

Quel est votre rapport à la nourriture?

J’adore cuisiner. Ce soir, je reçois des amis. Je vais certainement cuisiner un riz rouge avec un bouillon de légumes et du tofu. Je craque volontiers pour des tagliatelles, crème, champignons et poulet grillé.

Quel vin préférez-vous?

Je suis plutôt rouge. Le vin blanc me fait mal à la tête. Je préfère le vin de Bourgogne et pourquoi pas un Gevrey-Chambertin.

Êtes-vous croyant?

Je crois à l’harmonie, aux énergies. Lorsque je me recueille, je m’exprime avec gratitude, je remercie. Je sens une force que je ne saurais définir.

Pensez-vous entretenir une relation saine avec l’argent?

Je ne suis pas proche de mes sous, tout en sachant faire attention. L’argent pourrit l’esprit de l’homme, mais signe aussi sa générosité.

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