À Zurich, Bruno Bischofberger est une figure majeure du marché de l’art, notamment par ses liens avec Warhol et Basquiat.
La Suisse est un carrefour de l’art, ou du moins du marché de l’art. Depuis un demi-siècle, Art Basel, la grande foire rhénane, est le rendez-vous annuel des galeristes, artistes collectionneurs et amateurs. Son succès est tel qu’elle a désormais des antennes à Miami, Hong Kong et même Paris. À Bâle toujours (ou plutôt à Riehen), le célèbre galeriste Ernst Beyeler a fait de son immense collection la pierre angulaire de la fondation qui porte son nom. Là, dans un magnifique bâtiment dû à l’architecte star Renzo Piano se suivent et ne se ressemblent pas les expositions phares : Picasso, Mondrian, Hopper, O’Keeffe, Bacon, Baselitz… Sans doute moins connu du public, un galeriste zurichois compte aussi au nombre des principales figures de l’art business : Bruno Bischofberger.
Paris et New York ont été longtemps les capitales incontestées de l’art. Parce que les artistes y avaient leurs ateliers, les galeristes y prospéraient. Ni Bâle ni Zurich n’ont connu cette effervescence créative. Et pourtant d’importants marchands à vocation internationale s’y sont installés. Le cas de Bischofberger, représentant naguère d’Andy Warhol et de Jean-Michel Basquiat, est particulièrement intéressant. Il a 23 ans, en 1963, lorsqu’il ouvre sa première galerie. S’il va s’affirmer par la suite comme un remarquable collectionneur de l’art populaire d’Appenzell et du Toggenbourg, c’est aux nouvelles vagues américaines et plus particulièrement au Pop Art qu’il consacre sa première exposition : Warhol déjà, Lichtenstein, Rauschenberg… Pas question pour autant de se limiter à un seul courant. L’art minimaliste avec, par exemple, Sol LeWitt, l’art conceptuel avec Joseph Kosuth, le Land Art avec Michael Heizer ne sauraient échapper à sa sagacité.
Mais les deux stars incontestées de Bischofberger sont Warhol, fils d’immigrés slovaques, et Basquiat, à la double origine haïtienne et portoricaine ; deux des artistes les plus marquants de la seconde moitié du siècle passé. Aux enchères, l’œuvre la plus chère de Warhol « Shot Sage Blue Marylin » a atteint 184 millions d’euros, chez Christie’s ! Et celle de Basquiat, « Untitled (Devil) » 89 millions d’euros, chez Phillips ! C’est de Warhol que Bischofberger s’approche prioritairement. En 1968, bien qu’encore très jeune, il réussit à acheter à l’artiste onze peintures à la main ainsi qu’un droit préférentiel sur les œuvres à venir. Ce qui est le point de départ d’une longue relation tout à la fois professionnelle et amicale. Mais le Zurichois ne se restreint pas au rôle de marchand. Il devient partie prenante et obtient de Warhol qu’il peigne sur commande les portraits de ses clients. C’est lui aussi qui, en 1982, le persuade de rencontrer Basquiat, tout juste âgé de 22 ans et encore inconnu. Le jeune homme fait quelques selfies avec un polaroïd et s’éclipse. Une heure et demie plus tard, une toile de 150 sur 150 cm représentant les deux artistes est prête. Commentaire de Warhol, rapporté par Bischofberger lors d’une exposition Basquiat chez Beyeler: « Je suis jaloux. Il est encore plus rapide que moi. »
De cette rencontre procèdent pas moins de 200 œuvres peintes à quatre mains ! Et une amitié que le galeriste entretient notamment par des invitations dans son chalet de Saint-Moritz, jusqu’à la mort de Warhol en 1987 et à celle de Basquiat l’année suivante.
* La galerie étant fermée pour travaux, ses artistes sont exposés dans divers musées, tels Andy Warhol et Keith Haring au Brandhorst, à Munich, jusqu’au 26 janvier 2025.
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