Vingt ans que Valérie Taupin, PDG du Groupe Teoxane a créé sa société à Genève. Une entreprise qui fabrique des produits de comblements de rides à base d’acide hyaluronique et est devenue un des leaders du secteur. Retour sur un parcours jalonné de défis, de rencontres et de réussites!

Nous nous retrouvons sur la terrasse de La Réserve… À quelques semaines des célébrations des vingt ans de Teoxane, cet échange est l’occasion d’en savoir un peu plus sur cette dirigeante discrète, fidèle à sa vision et à ses ambitions depuis le début de son aventure entrepreneuriale.

Mais comment cette aventure a-t-elle commencé?

Après ses études, un double cursus scientifique et une école de commerce, Valérie a quitté Paris pour l’Allemagne. Elle n’avait que 22 ans. «J’ai démarré tout de suite ma carrière dans le domaine de la chirurgie plastique et reconstructrice, que je n’ai jamais quitté depuis. Je vendais des vêtements compressifs sur mesure pour les grands brûlés. J’ai monté la filiale allemande d’une PME française, basée à Cologne. J’étais jeune diplômée.  C’était ma première expérience professionnelle, qui consistait à vendre des produits très techniques et dans une langue étrangère. Mais, étrangement, je n’avais pas peur du tout.»

Cette période n’a pas toujours été simple: être à la fois jeune et femme impliquait de redoubler d’effort pour affirmer sa crédibilité. Les argumentaires de vente, Valérie les apprenait par cœur. Quand, du fait de la barrière de la langue, il lui arrivait de ne pas comprendre la question de son client, elle ne se démontait pas. «Je lui demandais de la reformuler et cela me donnait le temps de préparer ma réponse. Cette période a été la plus difficile de ma vie professionnelle. J’ai démarré sans assistante, sans fichier.» Seule dans son bureau, sans appui hiérarchique, elle pouvait cependant se féliciter d’avoir d’excellents résultats. Forte de sa jeunesse et d’une énergie décuplée, elle apprend vite, très vite. C’est grâce à ce premier travail en Allemagne que Valérie Taupin crée son réseau, tout en capitalisant sur chacune de ses expériences.

Le hasard a voulu qu’à cette période elle fasse une rencontre déterminante, un éminent professeur chirurgien inventeur d’un nouveau produit de comblement de rides, qui lui confie la distribution de son produit. Le début du fil rouge de sa trajectoire! À 26 ans, à son retour à Paris, Valérie Taupin lance sa société de distribution; elle commercialise aussi des vêtements de liposuccion, puis des prothèses mammaires. «Et l’échec n’était pas une option!», rappelle-t-elle. La jeune femme, déterminée, a su se donner les moyens, en travaillant sans relâche.

Aujourd’hui, en lui parlant, on retrouve encore beaucoup des qualités de ses débuts chez la présidente de Teoxane: son discernement, sa faculté à saisir les opportunités et sa grande mémoire. «Mon cerveau stocke des tas informations. À certains moments compliqués, quand je suis en pleine concentration en recherche de solution, ces informations qui, a priori, n’ont rien à voir ensemble, me reviennent. La connexion se fait et, la plupart du temps, l’idée jaillit!» Si cette mémoire et son don pour les associations d’idées sont une force, sa capacité de travail, sa connaissance du terrain et sa recherche de l’excellence, qu’elle partage avec ses équipes, sont la clé de sa réussite.

Les valeurs qui caractérisent aussi Valérie Taupin sont l’indépendance, l’exigence et l’écoute. En effet, trois ans avant la création de Teoxane, elle collabore avec un sous-traitant, mais s’aperçoit très vite des limites que cela implique. «Je n’avais pas les mains libres, je ne pouvais pas innover comme je le souhaitais et je n’avais pas le contrôle sur la qualité de fabrication. Parallèlement, mon réseau clientèle ne cessait d’augmenter. Je savais ce que le marché voulait et j’avais l’expérience de la vente. Si on ne va pas sur le terrain, on reste théorique. Le terrain est pragmatique et c’est toujours le client qui a raison. Le secret, c’est de savoir détecter ses besoins avant même qu’il n’en ait conscience et proposer des solutions innovantes et de grande qualité qui vont lui permettre d’être plus performant pour sa patientèle.»

En septembre 2003, elle se lance donc à Genève. Au 105, rue de Lyon, très précisément. Un choix réfléchi, évolutif et stratégique, au cœur de la haute horlogerie et du monde pharmaceutique. La main-d’œuvre hautement qualifiée est plus accessible. Sans compter qu’elle peut recevoir les médecins du monde entier, l’aéroport est à 15 minutes et ses locaux peuvent accompagner la croissance de l’entreprise. C’était un bloc vierge. Elle pouvait s’étendre. De 500 m2, Teoxane est passée en vingt ans à 8000 m2! «J’étais la première locataire des lieux. Il n’y avait ni eau ni électricité. Lors des réunions de chantiers, les architectes ne cessaient de me décrire tous les obstacles pour construire notre laboratoire… J’ai pris beaucoup de risques, je n’avais pas le choix, et chaque étape était une victoire.»

Sa force? Savoir capter le besoin de ses clients médecins. Ils avaient besoin de produits de comblement spécifiques qui n’existaient pas. Sans compter que la jeune femme avait la confiance de dix gros distributeurs prêts à la suivre. Elle démarre sa propre fabrication, se limitant au départ à des quantités artisanales. L’entrepreneuse fait appel à des consultants techniques. L’objectif temps devient essentiel et le rétroplanning doit être respecté. Chaque jour coûte cher: essais des formules, construction du laboratoire, enregistrement des produits, financement des opérations. Valérie ne lâche rien. Et en 2006, son entreprise fabrique deux produits innovants; Teoxane a le vent en poupe. «Il s’agissait d’un nouveau volumateur facile à injecter, et d’un nouveau produit pour les lèvres qui tenait ses promesses dans la durée. Les dermatologues se lancent en toute confiance.» Valérie Taupin nous confie qu’à ses débuts, lors des congrès, alors que personne ne souhaitait y investir, Teoxane prend 20% des espaces d’exposition, lui assurant une grande visibilité.  Depuis, Teoxane a des filiales un peu partout dans le monde et fait partie du club très fermé des rares sociétés dont les produits de comblement sont agréés par la FDA aux États-Unis. Une immense reconnaissance.

Après notre discussion, direction le siège Teoxane à Genève. Ici, tout respire l’excellence. C’est depuis ce site que les quinze formulations phares de Teoxane ont été conçues et produites. C’est dans ces laboratoires dernier cri où l’on voit travailler des chercheurs en blouse blanche, ou protégés par des combinaisons stériles qu’ont été trouvées des innovations multiples (180 brevets titres obtenus à ce jour). Surtout, c’est aussi dans ce siège qui ne cesse de grandir que sont proposées chaque année des centaines d’heures de formation à des professionnels du monde entier au sein de la Teoxane Academy. Dans les salles de conférences, les médecins suivent les cours animés par de grands spécialistes, avec des cas pratiques en «live». Les bureaux sont spacieux, lumineux, et la décoration épurée et design. Près du bureau de la présidente passionnée de musique classique, un piano noir à queue trône en maître. À l’issue de ces formations de haut niveau, les médecins assistent régulièrement à des récitals donnés par des artistes. Dans ce domaine aussi, discipline et excellence fascinent Valérie Taupin… une femme aux multiples talents qui ne cessera de nous épater…

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