Photo: Cyrill Matter, IWC
Par son talent et sa mentalité, Yann Sommer, le gardien de l’équipe suisse, fait l’unanimité. En plus, il est brillant en cuisine et guitariste à ses heures. Le pays attend beaucoup de lui à l’Euro en ce mois de juin.
Yann Sommer finit presque par devenir agaçant tant, à écouter ceux qui le connaissent, il n’y a pas moyen de lui trouver de défaut. A 32 ans, il est l’inamovible gardien titulaire de l’équipe suisse et du Borussia Mönchenglabach, l’un des meilleurs clubs allemands. A côté du foot, il s’adonne avec talent à ses deux hobbies: la cuisine et la guitare. Beau gosse, époux d’Alina, craquante jeune avocate allemande, il est le papa de Milla, une année et demie, qui aura bientôt une petite sœur. Et, cerise sur le gâteau, caractérisé par son calme, Yann Sommer est d’une modestie jamais prise en défaut, de l’avis unanime. Trop, c’est trop.
«Yann? Je l’ai toujours beaucoup apprécié, relève le Neuchâtelois Steve von Bergen, son ex-coéquipier en équipe nationale. Malgré son physique de play-boy, il ne se met jamais en avant. Dans le vestiaire, c’est un leader, mais toujours calme, qui dit les choses clairement mais sans s’énerver. Il dégage une tranquillité qu’il sait transmettre à l’équipe.» Même avis chez Michel Pont, l’ex-entraîneur adjoint de la Nati. «Yann est vraiment un super type, coéquipier modèle, rassembleur, toujours de bonne humeur, mais qui sait se faire entendre quand il le faut. Un grand compétiteur avec une énorme rage de vaincre à l’intérieur.» L’an dernier, en cuisine, le gardien star avait présenté l’une de ses recettes préférées sur la chaîne privée de Gaut&Millau, ce qui lui avait valu plein de compliments sur les réseaux sociaux, en particulier de la gent féminine, sous le charme. «Cet homme-là a toutes les qualités, s’extasiait par exemple Sonia parmi d’autres admiratrices; il est très bon gardien, très beau gosse et en plus il cuisine, hum!» En 2018, peu avant le Mondial en Russie, Yann Sommer avait été plébiscité comme le joueur le plus craquant de l’équipe suisse par un sondage. Il ne rechigne pas de temps à autre à jouer les mannequins, comme récemment pour «L’Homme» un magazine très branché en Allemagne, en t-shirt noir moulant et Dr Martens aux pieds. «Yann Sommer dégage le charme de ceux qui ne cherchent pas à séduire», soulignait la revue. Alors que les montres de luxe, pour leur publicité, jouent généralement la carte des acteurs ou des joueurs de tennis et pas des footballeurs jugés trop popu, IWC Schaffhausen, l’une des marques suisses les plus haut de gamme, a choisi le gardien suisse parmi ses ambassadeurs. Ce qui n’étonne pas Thierry Brandt, journaliste spécialisé. «Yann Sommer possède une image très classe, très élégante un peu à la Federer. On ne l’imagine pas en train de cisailler le mollet d’un adversaire.» Le «golden boy» de l’équipe suisse comme on l’appelle a vécu ses trois premières années à Aclens, près de Morges, avant de rejoindre la région bâloise avec ses parents. Dès ses débuts à l’école de football, à 4 ans, il a choisi d’être gardien de but, comme l’avaient été son papa et son oncle avant lui. «C’était peut-être une prédisposition génétique, dès mon premier entraînement, je me suis mis dans la cage. Je voulais attraper le ballon, je suis né gardien» sourit-il. De 2010 à 2014, il a vécu l’âge d’or du FC Bâle couronné par quatre titres de champion suisse et des exploits retentissants contre le Bayern, la Juventus ou Manchester United, puis il a passé dans la prestigieuse Bundesliga. Il dispute en ce mois de juin son troisième grand tournoi après l’Euro en France en 2016 et le Mondial en Russie en 2018 en espérant, après deux huitièmes de finale, faire mieux et se hisser en quart. Alors que la tendance aujourd’hui est aux gardiens échalas culminant à plus de 1 mètre 90 comme Neuer du Bayern ou Courtois du Real Madrid, Yann Sommer fait figure d’exception: David parmi les Goliath, avec ses 181 centimètres. «On l’a tellement saoulé en lui répétant qu’il était trop petit pour être gardien qu’il a transformé cela en force, souligne son ami Steve von Bergen.
En plus de son explosivité hors du commun, Yann sait parfaitement lire le jeu.» «C’est un félin, très agile, doté d’une incroyable élasticité musculaire», ajoute Michel Pont. Yann Sommer est surnommé le «tueur de penalties» tant il en a arrêté grâce à ses réflexes hors pair, notamment deux tirés par Sergio Ramos contre l’Espagne l’an dernier, qui restait pourtant sur 25 réussites consécutives. Autre atout de Sommer, aussi habile avec ses pieds qu’avec ses mains, il opère comme un onzième joueur de champ sur le terrain, ce qu’on demande de plus en plus aux gardiens modernes, capable de relancer le ballon avec précision, du droit, du gauche, sans jamais se précipiter. «J’aime être intégré au jeu, participer activement au match», dit-il. Et son pote Steve von Bergen, d’ajouter, amusé. «Quant à l’entraînement tu as un gardien comme Yann qui est aussi fort que toi balle au pied, ça peut surprendre.» Et puis, dans sa cage, imperturbable, il apporte une sérénité très précieuse pour ses coéquipiers. «J’ai un tempérament assez calme, dit-il, j’arrive à prendre du recul, à analyser mes erreurs, je suis un perfectionniste.» A ce sujet, il est inspiré par autre Bâlois célèbre, son ami Roger Federer. «J’observe toujours comme il joue, comme il arrive à rester calme dans sa tête durant les moments de forte pression. Et puis il est resté humble malgré son succès planétaire». Ancien gardien de la Nati, Pascal Zuberbühler est bluffé par la confiance qui habite son successeur. «Regardez, même après avoir encaissé un but, il garde la tête haute, c’est révélateur.» «Yann Sommer, c’est comme un manteau chaud en hiver; avec lui, on se sent protégé», résumait récemment avec poésie Pierluigi Tami, le directeur des équipes nationales. En dehors du terrain, la cuisine et la guitare – ses deux hobbies – lui permettent de «déconnecter, de ne pas penser seulement au foot», le secret de son équilibre, en plus de sa petite famille évidemment. Aux fourneaux, le golden boy anime un blog baptisé «Sommerkocht» qui connaît un joli succès. Il y présente ses recettes fétiches, surtout végétariennes et quand on lui demande quel est son plat préféré, il n’hésite pas: «Les spaghettis aux courgettes avec un pesto fait maison.» Ce goût lui vient de l’enfance et des vacances passées au sud de la France. «Je suis né dans une famille de gourmets. J’adorais aller faire les courses au marché provençal avec mes parents, les odeurs, les couleurs, l’huile d’olive, le jambon frais, les truffes. Mais je ne suis qu’un modeste cuisinier amateur», relativise-t-il. Guitare en mains, il se mue en Keith Richards ou en Bruce Springsteen, pour le plus grand plaisir de sa fille Milla. La maman, Alina, juriste de 30 ans et aussi belle que discrète donnera bientôt naissance à une deuxième petite fille. «Je suis fier de ma carrière, conclut Yann Sommer. Tu as plein de rêves quand tu es jeune et ce n’est pas toujours simple de les concrétiser. Moi, j’y suis arrivé.»
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