Dix ans après «Happy Sex», le papa de Titeuf nous raconte en 60 planches ce qui a changé dans la vie sexuelle des grands. Entre sites de rencontres et jouets pour adultes, il se fait sociologue tendre, drôle et piquant.

 

Dix ans après «Happy Sex», le dessinateur genevois Philippe Chappuis, alias Zep, 52 ans, plonge à nouveau dans les délices, et les affres, de la bagatelle. En 60 planches où l’on lutine sec, «Happy Sex 2» raconte comment les filles et les garçons de notre âge se draguent, se plaisent, s’accouplent sans forcément atteindre le nirvana. Ce n’est ni de la pornographie, ni de l’érotisme mais une plongée sociologique tendre, drôle et impertinente dans nos chambres à coucher ou sur les sites de rencontres. «La sexualité est une fantastique photographie de l’époque dans laquelle nous vivons », confie Zep. En dix ans, rien n’a changé: un zizi petit ou mou donne toujours des complexes, les femmes rêvent de mots doux qui font bâiller les mâles et un couple qui s’ébat est un couple heureux. «La sexualité est un gros enjeu. Quand un couple est frustré, cette frustration rejaillit sur tout l’entourage.»

Mais en dix ans, tout a changé aussi: les smartphones se sont invités au lit, les sex toys sont connectés et les sites de rencontres ressemblent aux étals d’un supermarché. «Aujourd’hui, on commande son partenaire comme on commande une pizza!» La parole des femmes s’est libérée et les hommes écoutent enfin lorsqu’elles parlent orgasmes et clitoris. Quant à la pression sur la sexualité, elle a décuplé. «La sexualité est peut-être le dernier endroit où l’on a le droit de s’amuser. Elle est hélas devenue très sérieuse, soumise à une immense pression.»

En 60 petites histoires où l’on se reconnaît tous et toutes, Zep tourne ainsi en dérision nos attentes démesurées ou décalées, nos ratages, nos petites hontes et nos grands plaisirs. «Rire ensemble, après coup de préférence, des situations gênantes ou de ce que nous n’osons pas dire, permet paradoxalement de se rapprocher.» Promis, ça marche.

 

«Happy Sex 2», par Zep, éd. Delcourt, 62 pages.

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