Somptueux vestige de l’Exposition nationale suisse de 2002, l’unique hôtel 5 étoiles sur pilotis en Europe abrite l’une des meilleures tables de Neuchâtel.

Passé la porte du très joli espace de réception de l’hôtel Palafitte, on n’entre pas dans un restaurant, mais on embarque plutôt à bord d’un paquebot le temps d’un déjeuner ou d’un dîner. Surplombant le lac de Neuchâtel et les pavillons sur pilotis, la grande salle entièrement vitrée et habillée de bois clair, aux lignes simples et contemporaines n’est pas sans rappeler celles des plus élégants bateaux de croisière. Aux beaux jours, elle s’ouvre sur une terrasse en teck où à l’ombre de grandes voiles tendues, la brise du grand large n’est pas une illusion. Les heureux convives, conquis par la magie du lieu, le sont tout autant par la cuisine du chef Maxime Pot. En poste depuis cinq ans, cet ancien des cuisines de l’Hôtel de Ville de Crissier et du Pont de Brent, déborde d’énergie et d’ambition. Deux cartes différentes distinguent la proposition bistronomique du déjeuner de celle plus gastronomique du dîner. Mais qu’on ne s’y trompe pas, le chef et sa brigade portent le même soin aux préparations des deux services. Ici, tous les codes des grandes cuisines sont adoptés: produits ultra-frais et traçables provenant pour 80% de la carte de producteurs locaux, tous livrés bruts et transformés sur place, techniques de cuisson parfaites. À cela, le chef ajoute sa créativité, sa passion pour le végétal et les herbes aromatiques, quelques touches de saveurs d’ailleurs et surtout une grande générosité! Les assiettes de Maxime Pot ne se goûtent pas du bout des doigts, mais se dévorent avec gourmandise. «J’ai horreur d’entendre des clients dire qu’ils repartent en ayant faim», revendique le chef. Au dîner, à côté de la carte, trois beaux menus sont proposés dont «L’instant végétal» qui rivalise d’originalité et de gourmandise avec ses concurrents omnivores. La courgette se déguste en gaspacho rafraîchi d’un sorbet menthe, fleur de sureau et grenade, des pickles de concombre et graines de cumin twistent la tomate du Seeland et son chèvre frais du pays et la raviole ricotta aubergine, chanterelles à la tomate est le point d’orgue d’un instant de grande gastronomie végétale. Pari gagné pour un chef dont l’ambition est «d’amener les gens à plus de curiosité vers le végétal à travers notre créativité».

La Table du Palafitte, route des Gouttes-d’Or 2, Neuchâtel, tél. 032 723 02 02, palafitte.ch

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