Alain Afflelou : « Non, Sharon Stone n’est pas ma petite amie ! »

Paris Match Suisse |

Alain Afflelou, de passage à Genève, nous a reçus à La Réserve. Détendu, il a répondu spontanément et sincèrement à nos questions, même quand nous avons abordé des sujets très personnels comme son mariage avec Rosalie Delon et ses relations avec Alain Delon. Puis il a réfléchi…

  Paris Match Suisse. Alain Afflelou, quel regard portez-vous sur votre carrière? Alain Afflelou. Pour la première fois de ma vie, j’avoue ressentir un sentiment de fierté. J’ai lu mon livre comme s’il s’agissait d’une autre personne, comme si ce n’était pas moi.  J’ai pris conscience de ce qui avait été réalisé. J’ai pensé à mes parents, ils auraient aimé le chemin parcouru. C’était important de laisser une trace à travers votre livre «Passionnément»? Avec humilité, je dirai oui. C’est une vie de courage, de culot, de bon sens, de travail.  Quel héritage, quelle richesse de vie souhaitez-vous laisser à vos enfants? Ils ont en eux, une grande richesse, l’avenir! Le respect et l’estime de leurs parents. Savez-vous ce qui me fait le plus plaisir? Quand on me dit que mes fils sont bien élevés. L’exemple est une bonne façon de transmettre. Mes enfants m’ont toujours vu travailler. Aujourd’hui, ils sont fiers. Ils ont en main les trois règles du succès: le travail, le travail, le travail.  Votre image a servi à la promotion de votre entreprise, comment a germé l’idée? En 1984, après avoir ouvert 100 magasins, j’ai décidé d’utiliser les services d’une agence de publicité. Il fallait professionnaliser ma communication. Première réaction de l’agence: «Qu’avez-vous de plus à vendre? Plus de choix, des prix plus bas? Ça ne suffit pas et avec un nom pareil, pas vraiment vendeur! C’est parti de là. J’ai prêté mon image, on a inventé «On est fou d’Afflelou». Après, on ne savait pas si c’était moi ou un acteur. C’était assez amusant. Sharon Stone, une muse intelligente, glamour et particulièrement belle, difficile à convaincre… Nous avions des intérêts croisés. On s’est donc retrouvés. Eh non, ce n’est pas ma petite amie! (Rires). Beaucoup de gens se posent la question, mais comment fait-elle pour rester aussi jeune, aussi belle? Elle s’arrange peut-être avec la nature mais quoi qu’il en soit, c’est très naturel! Pensez-vous qu’il faille un équilibre familial ou affectif pour réussir une vie professionnelle? En tout cas, il ne faut pas être en déséquilibre! Difficile de gérer une entreprise si on a de gros problèmes dans sa vie. Lorsqu’un de mes fils est né, les médecins ont diagnostiqué une scoliose sévère, on devait le mettre dans une coquille en plâtre jusqu’à l’âge d’un an. J’ai pu obtenir un rendez-vous avec un grand professeur à Lyon qui a m’a rassuré. Tout deviendrait normal avec ou sans corset. Toujours est-il, que durant huit mois, j’ai vécu entre parenthèses. Mon travail n’existait plus, seul mon fils comptait! Pour réussir professionnellement, il faut avoir la chance de ne pas avoir de malheurs.  

«POUR RÉUSSIR PROFESSIONNELLEMENT, IL FAUT AVOIR LA CHANCE DE NE PAS AVOIR DE MALHEURS»

   Petit retour en arrière. Pourquoi, selon vous, vos mariages n’ont pas fonctionné? Peut-être parce qu’elles n’acceptaient pas d’être la femme de… Devais-je devenir pauvre et que je change? (Rires). Mais en réalité, c’était un aspect plutôt psychologique que fondamental.  Avez-vous dû vivre un chagrin d’amour? Certainement. Si je vous disais non, vous me diriez qu’alors je n’ai jamais été amoureux ! J’ai du mal à parler des moments difficiles de ma vie. Je m’exprime mieux sur ce que j’ai entrepris, mes réussites, mes projets. D’ailleurs les problèmes des autres, les gens s’en fichent. Quand un amour s’en va, on voit tout ce que l’on perd. Par chance, on a une mémoire sélective. Au final, il ne reste que les bons souvenirs. En cas de chagrin. comment réagissez-vous dans ces cas, vous vous étourdissez ou vous vous enfermez dans votre coquille? Aussi étonnant que cela puisse paraître, je me suffis à moi-même. Je ne cherche pas à rencontrer des gens. Je reste chez moi dans ma maison de Biarritz. Les amis ne viennent pas sonner à la porte (il est vrai que je n’ai pas de sonnette). Et je n’ai pas envie de partager mes chagrins, ça emmerde tout le monde. J’ai une vie professionnelle forte en émotions, je suis comblé affectivement, je ne recherche donc pas la compagnie de gens qui pour la plupart sont intéressés. Et quand c’est trop flagrant, je fuis. Personne n’imagine qu’Alain Afflelou puisse être seul. Pourtant c’est souvent le cas. Vous sentez-vous davantage père ou amoureux? Je suis un vrai père au sens propre du terme. Je cajole mes fils, j’adore les toucher. Rien n’est trop beau pour mes enfants pourtant ils ne me demandent rien. Je les aime et ils me le rendent au centuple.  Vos fils travaillent dans votre groupe? Laurent, mon aîné de 47 ans, travaille à Genève; Lionel, 44 ans, est en charge de la création de produits; Anthony, 27 ans, au marketing à Londres et Romain a fondé sa propre entreprise, il fait du capital-risque. Quatre fils, quatre mariages, magnifique… Quatre, c’est votre chiffre? Vous ne croyez pas si bien dire! A 18 ans, lorsque j’habitais à Arcachon, j’ai un jour misé un franc sur le 4 et j’ai gagné à plusieurs reprises. Le 4 était mon numéro de joueur de basket. Spontanément, j’ai choisi ce chiffre. Peut-être a-t-il guidé ma vie?  Votre notoriété est importante pour vous? Ça correspond à une vie de travail. Ça me flatte peut-être mais en réalité, je m’en fiche. Sans compter que la notoriété m’impose un comportement en société. Je suis sur la réserve.  

«CHRISTINE N’EST PAS ÉBLOUIE PAR MON IMAGE. ELLE AIME L’HOMME QUE JE SUIS»

  Vous avez épousé Christine en quatrième noces, pourquoi elle plutôt qu’une autre? Parce qu’elle est vraie! C’est aussi une amoureuse du travail. Christine n’est pas éblouie par mon image. Elle aime l’homme que je suis. Fermez les yeux et imaginez votre vie dans dix ans… Tout passe si vite. J’ai une vie riche. J’ai été heureux et conscient de ma chance. Je prie le bon Dieu pour partir avant les êtres que j’aime. Il m’arrive de penser à cela… je balaie vite cette pensée de mon esprit, elle m’effraie.  Dans la vie, l’équilibre reste le maître mot. M’imaginer à 80 ans m’est difficile. Quand je vois le changement déjà intervenu entre mes 60 ans et 70 ans…  

Stop! Assez!

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