Aviel Cahn, l’opéra n’est pas un musée!

Paris Match Suisse |

Directeur désigné du Grand Théâtre, Aviel Cahn va appliquer à Genève les méthodes qui ont fait son succès en Belgique.

A 30 ans, à la tête du Stadttheater de Berne, Aviel Cahn passait pour le plus jeune directeur d’opéra. Quatre ans plus tôt, il était déjà chargé des relations internationales de l’Orchestre national de Chine. A 27 ans, responsable du casting à l’Opéra d’Helsinki, il assurait également la programmation de cette importante maison lyrique. Un passage à la direction de l’Orchestre de chambre de Zurich, et à 34 ans ce jeune homme pressé prenait les rênes de l’Opéra des Flandres dont il faisait une scène de premier plan! Le voilà directeur désigné du Grand Théâtre de Genève, mandat qu’il assurera pleinement dans une année.

Bien qu’il n’ait jamais travaillé en terre francophone, Aviel Cahn parle sans accent un excellent français. Serait-ce parce que son père avait enseigné la littérature française? «Il avait même consacré sa thèse à André Gide. Mais à la maison on ne parlait pas français. C’est une langue que j’ai apprise à l’école et que j’ai un peu pratiquée dans les milieux diplomatiques à Beijing, Helsinki et Berne.» S’il n’a pas été élevé dans la langue française, Aviel Cahn a baigné, en revanche, dans une atmosphère culturelle. Roger Cahn, son père, avait fondé le célèbre magazine «Musik und Theater». Jusqu’à son décès, en août dernier, il dirigeait même à Zurich l’agence «Culture Link» qui tissait des liens entre la culture et le monde des affaires, notamment en matière de mécénat et de sponsoring.

«Mon père connaissait beaucoup d’artistes, musiciens et acteurs. Ils venaient souvent dîner à la maison.» Dès l’âge de 6-7 ans, Aviel nourrit une passion pour l’opéra. Une représentation d’«Aïda» au Hallenstadion est comme une révélation. Son frère aîné, lui, s’y ennuie beaucoup… Aviel intègre donc le Chœur d’enfants de l’Opernhaus zurichois, puis étudie le chant et le piano. Adolescent, il entrevoit son avenir comme ténor ou comme hôtelier… il adore, d’ailleurs, faire la cuisine. Mais le sens des réalités prend le dessus. Il entreprend des études de droit qu’il achève par une thèse sur «La position juridique du directeur de théâtre».

La théorie, c’est bien. La pratique, c’est mieux. Parallèlement à ses études, Aviel Cahn fait différents stages qui lui apportent une expérience précieuse, notamment à la Fondation Rudolf Noureev dont le siège est à Zurich et au festival Young Artists in Concert à Davos.

Rompu aux méthodes de management anglo-saxon, le directeur désigné du Grand Théâtre de Genève ne fait pas mystère de son irritation devant les atermoiements passés entre l’Etat et la Ville au sujet du financement de la scène municipale. Mais le bulldozer sait se faire diplomate. «Avec le nouveau gouvernement de l’Etat et la Ville de Genève, j’espère nourrir une dynamique positive qui portera finalement ses fruits. Ce que je souhaite, c’est que les choses avancent de façon pragmatique. Don’t talk about it! Let’s just do it!»

Comme il l’a fait avec l’Opéra des Flandres où ses productions ont été couronnées de prix prestigieux, Aviel Cahn veut faire du Grand Théâtre une scène internationale qui compte, notamment en programmant des ouvrages contemporains et en proposant des mises en scène décapantes. «L’Opéra n’est pas un musée. Il ne doit pas sentir la poussière.» Les prises de risque ne lui font pas peur. «No risk no fun!», sourit-il.

Le maître suisse du divorce réussi

Me Hornung a fondé le site divorce.ch. Une aubaine en Suisse où près d’un mariage sur deux se conclut par un divorce en consentement mutuel. Il a fait évoluer la jurisprudence suisse, l’affaire la plus célèbre étant sûrement celle de la protection des données...

Alain Delon et la Suisse

Quel genre d’attachement avait-il pour Genève? Difficile à dire.  Une beauté divine surgie de nulle part, tout de suite prisée des plus grands réalisateurs. Et qui s’appliquait à se hisser à la hauteur de ce qu’ils attendaient de lui. La ténacité et la chance ont fait...

VINCENT GRANDJEAN «ON NE RÊVE PAS DE DEVENIR CHANCELIER»

Après vingt-quatre ans à la chancellerie de l’Etat de Vaud, le Lausannois, passionné d’histoire, d’arts et de bandes dessinées, vient de tirer sa révérence pour profiter d’une retraite bien méritée.

Gastronomie étoilée et durable

À Gstaad, à la table du «Sommet», l’engagement écoresponsable du chef Martin Göschel est au service d’une grande créativité et d’un plaisir en pleine conscience de nos papilles. Il apparaît difficile d’associer hôtellerie et restauration de grand luxe à la notion de...

Igor Ustinov, Artiste, inventeur et humaniste

Fils de Peter Ustinov, Igor Ustinov ne se contente pas de gérer les fondations créées par son père, il invente de nouveaux concepts. Lors du prochain Forum de Davos, il présentera une idée révolutionnaire de maisons en plastique recyclé. Une vie en forme de roman. Rencontre.

Tout ce que vous devez savoir sur … Christian Karembeu

Tout ce que vous devez savoir sur ... Christian Karembeu Paris Match Suisse | Publié le 28/06/2018 Bertrand Monnard Champion avec les Bleus en 1998, la star française nous a accordé à Genève une interview avant le Mondial en Russie.   Ses pronostics pour les...

Darius Rochebin : le goût du risque

Le légendaire présentateur du 19:30 quitte le service public romand pour développer ses talents de grand interviewer sur TF1-LCI. Tout reste à prouver dans cette nouvelle consécration.

Valérie Taupin, PDG de Teoxane

Vingt ans que Valérie Taupin, PDG du Groupe Teoxane a créé sa société à Genève. Une entreprise qui fabrique des produits de comblements de rides à base d’acide hyaluronique et est devenue un des leaders du secteur. Retour sur un parcours jalonné de défis, de...

Des masques suisses… pour la France

Une entreprise vaudoise fabrique jusqu’à 2 millions de masques par jour, qu’elle livre en Europe. Notre pays n’est, semble-t-il, pas intéressé. Un déconfinement est en marche, mais sommes-nous prêts ?

La Table des Écrivains, l’écrin gastronomique du Petit Manoir à Morges

Son entrée au guide du Gault & Millau 2025 avec la note de 13/20 est de très bon augure pour la cuisine très prometteuse du nouveau chef Thomas Bongrand, aux fourneaux depuis cet été. «Créer une identité» pour la table du Petit Manoir fut l’un des premiers...

Pin It on Pinterest

Share This