Carlo Giordanetti
A l’heure de l’art d’aujourd’hui

Paris Match Suisse |

Le directeur de la création de Swatch entre collections décoiffantes et lignes élégantes, production industrielle et tirages limités.

 

Question: quel dénominateur commun entre des artistes aussi divers que Keith Haring, Pierre Alechinsky, Vivienne Westwood et Mika? Réponse: Swatch. Déjà très imaginative par elle-même, la marque aux plus de 8732 modèles différents (!) entretient un lien très fort avec l’art d’aujourd’hui. «Creative director» depuis 2012, Carlo Giordanetti parle avec enthousiasme de l’œuvre géante – 14 m de long sur 3,80 de haut – du Britannique Ian Davenport qui était la signature de Swatch, l’an dernier, à la Biennale de Venise. «Ce fut l’œuvre la plus photographiée et la plus instagrammée de la Biennale», sourit le Turinois d’origine, installé à Zurich. Un collectionneur texan l’a achetée plusieurs centaines de milliers de dollars! Faute de pouvoir s’offrir l’original, les amateurs se sont rabattus sur la montre qui en reprend les motifs. «Une édition limitée tirée à 1966 exemplaires, l’année de naissance de l’artiste…» La marque doit, certes, une partie de son succès à une révolution industrielle. Plusieurs centaines de millions d’unités ont été vendues. Mais, une ou deux fois l’an, elle se fait un malin plaisir de plafonner certains tirages. «Avec des designers d’Anvers, le Studio Job, nous avons sorti une montre punk pour le Salon du meuble de Milan 2018. 2018 pièces…» On ne s’étonnera pas qu’un club des collectionneurs ait été créé. Il réunit pas moins de 320 000 membres!

Carlo Giordanetti est issu du marketing qu’il a étudié à Milan. «Pourtant, j’ai toujours su que dans mon ADN il y a une part artistique.» Une première expérience le conduit au Design Lab de Swatch à New York. Mais il œuvre aussi sur deux autres marques de renom, Piaggio et Montblanc, et mène à Paris une aventure indépendante: une start-up spécialisée dans le «branding», à savoir le développement d’une marque à 360 degrés, développement qui implique un travail sur tous les éléments d’expression de la marque. «Il s’agit d’éviter que les produits parlent un langage et la communication un autre.»

De retour chez Swatch en 2012, Carlo Giordanetti apporte sa vaste expérience et son cosmopolitisme. Il a vécu et travaillé à Milan, Florence, New York, Paris et Hambourg! A Zurich, il s’est entouré d’une équipe internationale. Sa douzaine de collaborateurs vient de Suisse, évidemment, mais aussi d’Israël, de Bulgarie, d’Espagne, d’Italie… «Swatch est une marque globale. Lorsqu’elle a été lancée, en 1983, les Etats-Unis ont été son premier grand marché. L’Europe est venue peu après. Puis ce fut l’Asie, la Chine notamment.» C’est à Shanghai que Nick Hayek a souhaité ouvrir le Swatch Art Peace Hotel. Un geste de mécène puisque aucun retour commercial n’est attendu de cette institution dont les 18 ateliers ont été fréquentés en sept ans par près de 300 artistes, peintres, compositeurs, danseurs, écrivains de toutes nationalités. Situé sur le prestigieux Bund, ce bâtiment historique a accueilli aussi bien Sun Yat-Sen que Chiang Kai-Shek. L’art comme caisse de résonance.

Cet automne, une nouvelle collection décoiffante avec des plumes, des paillettes et des pierres sera lancée comme en contrepoint à la très sobre ligne SKIN IRONY qui vient d’être mise sur le marché. Une ligne masculine, élégante, en acier et non en plastique. «Un classique du futur», espère Carlo Giordanetti.

Où est la liberté des années 80 ?

« Bonne année, bonne santé », formule que je trouvais désuète du haut de mes 20 ans arrogants, prend dans notre monde d’aujourd’hui toute sa signification.

Stars du Web à l’affiche

Stars du Web à l’affiche Paris Match Suisse | Publié le 06/09/2018   Julie Vasa Fort du succès de la première édition, le Royaume du Web, rendez-vous suisse de la création digitale, est de retour. Plus de 40 youtubeurs, influenceurs et créateurs sont attendus pour...

Michel Boujenah : « En amour, l’humour ne marche pas toujours »

Michel Boujenah : "En amour, l'humour ne marche pas toujours" Paris Match Suisse | Publié le 28/06/2018 Anne-Marie Philippe Michel Boujenah est lié à la Suisse depuis trente ans. Il était l’un des premiers humoristes à fouler les planches du Festival Morges-sous-Rire....

Marthe Keller, La vie qu’elle a rêvé d’avoir

Elle a tourné avec les plus grands réalisateurs, de Sydney Pollack à Clint Eastwood. Au cinéma comme au théâtre, elle a joué avec les plus célèbres acteurs: Marlon Brando comme Isabelle Huppert. Mais Marthe Keller reste ouverte à toutes les expériences.

Aux marches du Palais (fédéral)

N’y aurait-il pas contradiction entre la tonalité de cet essai désabusé et sa conclusion? Au terme de 200 pages bien nourries, Fathi Derder qui achève son second mandat au Conseil national ne craint pas d’affirmer que «c’est certainement un des systèmes politiques les plus efficaces et les plus stables du monde».

Raymond Loretan, diplomate engagé

Retiré des ambassades et de la politique active, Raymond Loretan exerce désormais ses talents fédérateurs dans des secteurs aussi divers que le médical et l’horlogerie. Homme de projets et de situations complexes, il affectionne réconcilier les points de vue antagonistes.

Les terrasses de Lavaux

Les terrasses de Lavaux Paris Match Suisse | Publié le 12/07/2018   Knut Schwander Lavaux, le somptueux vignoble listé au patrimoine de l’Unesco regorge de terrasses secrètes et magnifiques. La preuve par 4.   Epesses, Le Vigneron Terrasse romantique Cette...

BEAUX-ARTS  À  LA  PAGE

Simultanément sont parus deux beaux livres dédiés respectivement au Musée des beaux-arts de Lausanne et au Musée d’art et d’histoire de Genève.

Louis Camilleri, L’air de (vraiment) rien

Louis Camilleri, L’air de (vraiment) rien Paris Match Suisse | Publié le 06/09/2018 François Schaller Le nouveau président exécutif de Ferrari a grandi et étudié à Lausanne. Bien des gens s’en souviennent et retiennent leur souffle: le boyfriend de Naomi Campbell...

Ces grandes entreprises qui s’engagent pour les plus démunis

«La pauvreté est la pire forme de violence», disait Gandhi. Basculer dans la précarité arrive parfois plus vite que le temps d’un battement de cils. L’organisation de la solidarité se déroule d’autant plus efficacement quand l’engagement est collectif.

Pin It on Pinterest

Share This