Juncker chez Rochebin
Paris Match Suisse |

Trois ans après avoir obtenu Vladimir Poutine pour une grande interview dans son émission « Pardonnez-moi », Darius Rochebin s’est offert Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. Direct, incisif, à l’aise dans tous les dossiers, l’icône de la RTS ne s’est pas ratée. Sauf qu’il avait en face de lui une bête politique en fin de parcours, désespérément fuyante et confuse. Les médias ont retenu de cet événement peu commenté hors de Suisse que Berne devait se hâter de conclure un traité «d’amitié» avec Bruxelles. Le lendemain même, le Conseil fédéral répondait à l’injonction en retirant la question de son ordre du jour.
Les commentateurs ont peu relevé en revanche l’admiration surprenante et appuyée du Luxembourgeois pour la Suisse : « C’est un pays qui fait vivre tant de talents, tant d’énergie, tant de capacités sur son sol… Son influence dans le monde n’est pas mince… La Suisse montre qu’on peut être un petit pays et une grande nation.» La Suisse adhérera-t-elle un jour à l’UE, demande Rochebin ? « Peut-être, mais je serais mal inspiré de le lui recommander. Foncièrement, les Suisses veulent rester indépendants. » Ce n’est pas ce que vous disiez dans les années 1990 ! « J’étais jeune… ». Les Européens des autres États secondaires du continent, qui eux ont adhéré depuis longtemps, apprécieront cette sincérité.
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