Karin Keller Sutter la constellation enfin parfaite
Paris Match Suisse |
Le Parlement n’assumerait pas un accident dans l’élection de la candidate du siècle au Conseil fédéral.
Que faut-il absolument pour accéder au Conseil fédéral, le collège gouvernemental des Suisses? Ceux de Berne n’ont qu’une réponse: une bonne constellation. Avoir la chance d’être là au bon moment. Venant du bon parti, de la bonne région. Les compétences, le programme, le genre viennent en plus.
Alors nul besoin d’être un féru d’astrologie pour se dire que Karin Keller Sutter a le sens de la constellation. Et qu’elle paraît vraiment bien dans son signe: capricorne. Rationalité, constance, endurance. La trajectoire de cette universitaire de la filière professionnelle, interprète et enseignante d’origine, est absolument exemplaire en Suisse: présidente de commune, présidente du Conseil d’Etat de Saint-Gall, présidente du Conseil des Etats à Berne.
Si elle est élue, la prestance de celle qui parle le français à peu près sans accent remplacera davantage celle de Doris Leuthard que celle, si problématique, de Johann Schneider Ammann. Le charisme n’est pas le même, mais il peut évoluer dans la fonction. KKS n’a pas l’aisance détendue et communicative de DL en public. Quand elle sort de cette réserve qui lui va si bien, elle donne même un peu l’impression de se forcer. Est-ce bien nécessaire? Au Conseil fédéral, son camarade de parti Ignazio Cassis est déjà là pour s’occuper de l’ambiance.
Karin Keller Sutter n’est pourtant pas encore élue. D’énormes surprises se produisent parfois sous la Coupole. Où l’on se méfie des grandes personnalités venant des autres partis. Il n’est pas exclu que la gauche, qui l’avait sèchement rejetée il y a huit ans, veuille faire en sorte qu’elle n’obtienne pas cette fois une majorité triomphale. Et tout peut devenir aléatoire en y ajoutant des votes régionalistes… Sauf les probabilités précisément. Parce que l’on n’a jamais vu une candidature sérieuse échouer deux fois! C’est en quelque sorte son humiliation d’il y a huit ans qui lui donne aujourd’hui une constellation parfaite.