Tout ce que vous devez savoir sur … Andrew Gordon
Paris Match Suisse |

Le directeur général du groupe Eldora, No 2 du marché suisse de la restauration de collectivités, est un sportif accompli.
Parents écossais, enfance à Genève
Andrew Gordon est d’origine britannique et sa langue maternelle est l’anglais: ses parents écossais venus en Suisse pour six mois ont été définitivement conquis par Genève qu’ils n’ont plus quittée. Gordon père y a créé un cabinet de conseils stratégiques, actif principalement dans le domaine de l’agroalimentaire mais également dans le domaine de la restauration. Né en 1967, Andrew a été naturalisé suisse à l’âge de 18 ans, avant d’entrer à l’Ecole hôtelière de Lausanne (EHL) en 1990. Il y a rencontré sa femme, Sandra, aujourd’hui municipale à Perroy (VD). Il effectue un stage à l’hôtel Richemont à Genève, entre chez Eurest… aujourd’hui, l’un des concurrents d’Eldora, puis à l’Office du tourisme de Verbier, en tant que directeur du marketing de la station: «J’aurais pu être hôtelier. J’aime le monde de l’accueil et de l’hospitalité. Me soucier du bien-être des gens. C’est un état d’esprit.»
Carrière militaire envolée
L’armée est une aventure au quotidien et une très belle période de sa vie, résume le caporal Gordon, grenadier d’infanterie qui a fait son école de recrue à Isone (TI). Une carrière militaire interrompue au grade de sous-officier par une «bêtise» qu’il regrette encore à ce jour. Il a eu le malheur de s’endormir à son tour de garde, n’ayant pas fermé l’œil depuis 48 heures. Pour lui, cela reste le plus grand échec de sa vie, résume ce fringant directeur général de 51 ans. Consolation: l’aîné de ses trois enfants, 22 ans, accomplit son école de sous-officier comme fantassin à Colombier (NE).
Un grand sportif devant l’Eternel
Son physique longiligne le trahit: Andrew Gordon est un grand sportif: vélo et course à pied. Le sport est un équilibre indispensable à sa vie de dirigeant accaparé par son métier. Il tient de son père qui s’était distingué dans l’équipe britannique de course à pied des années 50. Le sport joue un rôle très important dans l’éducation britannique. Il y consacre beaucoup de temps et s’efforce de se fixer chaque année un grand défi sportif. Il a terminé trois fois la Patrouille des Glaciers entre Zermatt et Verbier. Cette année, ce sera le Marathon de New York qu’il a déjà terminé deux fois. S’il n’avait pas cette discipline, il pèserait 30 kilos de plus, plaisante-t-il. Il joue aussi au golf depuis trois ans.
Une remise en question permanente
A 51 ans, le directeur général du groupe Eldora se félicite chaque matin d’être en forme et de se plaire à son poste de travail. Le jour où les chiffres vont s’inverser, où je n’apporte plus la même dynamique, je ferai autre chose, promet Andrew Gordon. Il a commencé en 2001 dans l’entreprise de restauration baptisée alors DSR. Directeur du marketing, il est devenu le directeur général en 2005. Le défi d’Eldora n’était pas gagné d’avance, il a fallu convaincre de la nécessité du changement. C’était un pari audacieux, il en récolte les fruits, mais veut rester vigilant: la concurrence guette, ce n’est pas le moment de baisser la garde. Et suivre les nouvelles tendances, notamment l’arrivée des «millennials» sur le marché du travail, la digitalisation et la montée en puissance du végétarisme.
En 2015, DSR prend le virage d’Eldora
Fondée en 1919 par les Unions chrétiennes et la Croix-Bleue romande, la Fondation du Département Social Romand (DSR) gérait à ses débuts les «foyers du soldat»; ces derniers devaient notamment servir à tenir les militaires suisses éloignés des tentations de l’alcool. En 1929, DSR reprend l’exploitation de la cantine des cheminots, à Lausanne. Ce mandat marque le début de son activité dans le domaine de la restauration de collectivités. En 2015, DSR crée le groupe Eldora afin d’y transférer l’entier de son activité de restauration. Basé à Rolle (VD), il emploie plus de 2200 collaborateurs et est le No 2 suisse derrière le groupe SV, son pendant alémanique, et devant Compass.
2017: une nouvelle année record
Le groupe Eldora a réalisé, en 2017, un nouveau chiffre d’affaires record de 336,7 millions (+6,8%). L’évolution a principalement été observée dans le domaine de la restauration de collectivités grâce à l’ouverture de 19 nouveaux restaurants. Le groupe a servi plus de 15,2 millions de repas, soit une moyenne de 60000 repas par jour (ouvrable). Il a créé 113 places de travail l’an dernier. Les résultats sont d’autant plus remarquables, note Andrew Gordon, que les marges du secteur de l’alimentation y sont très faibles: notre métier consiste à additionner des centimes pour espérer avoir un franc en fin de journée. Mais au-delà des impératifs financiers, l’essentiel consiste, avant toute chose, à faire de chaque repas un moment de bien-être.
