Lara Gut et Valon Behrami : l’idylle de deux champions
Paris Match Suisse |
A la surprise générale, Lara Gut et Valon Behrami, deux grandes stars du sport suisse, viennent de se marier, quelques mois à peine après avoir officialisé leur relation.
Ce sont deux des plus grandes stars du sport suisse, deux leaders, deux caractères forts qui lorsqu’ils ont quelque chose à dire ne le cachent pas, quitte à déranger. Deux tronches originaires du Tessin qui, au-delà de leurs performances, ne sont jamais passées inaperçues.
Lors du Mondial qui vient de s’achever, Valon Behrami (33 ans) s’est encore imposé comme le patron de l’équipe suisse, un gratteur, qui ne lâche jamais rien. Intraitable, agressif, il a notamment été le bourreau de Neymar face au Brésil. Tous ses coéquipiers le considèrent comme le grand frère à qui ils peuvent tout dire, se confier.Même si une blessure a rendu ses deux dernières saisons chaotiques, Lara Gut (27 ans) reste la plus charismatique skieuse helvétique, une diva aux yeux de ses détracteurs. Parlant pas moins de cinq langues, détentrice d’une matu, son intelligence, sa culture, au-delà de son image, font l’unanimité. La jolie blonde et son éternel sourire mutin est une championne hors norme, différente.
Un couple glamour
A la surprise générale, Lara et Valon ont uni leurs destins à une vitesse supersonique et forment aujourd’hui le couple le plus glamour du pays. Tout s’est passé en secret et personne, à vrai dire, ne s’y attendait. En mars, sur son compte Facebook, Lara officialisait leur relation, dans un long texte très sensible, où elle disait tout ce que Valon lui apportait, le vide qu’il avait comblé.
« Au cours des dernières années, j’ai souvent eu l’impression qu’il me manquait quelque chose, comme une sensation d’incomplet. J’ai toujours pensé que c’était lié au monde du ski. Cet hiver, j’ai découvert quelle était la pièce manquante et cela n’avait rien à voir avec le sport. Ça s’appelle l’amour. Avec Valon, j’ai découvert la force d’être deux, d’avoir une personne à côté qui te tient par la main et ne te laisse jamais seule. Maintenant, je sais. Et Valon est vraiment la plus belle chose qui puisse m’arriver. »
Une photo montrait les tourtereaux enlacés, souriants, sensuels, au bord d’une piscine dans un cinq-étoiles du sultanat d’Oman. Et puis début juillet, toujours via les réseaux sociaux, ils annonçaient qu’ils s’étaient mariés, dans l’intimité, avec, cette fois, une image prise au sommet du Monte Brè, qui surplombe Lugano.
Ils se sont mariés le jour de la demi-finale du Mondial
Journaliste au « Corriere del Ticino » et parfait connaisseur des deux champions, Carcano Giona a été pris de court, comme tout le monde, par le côté express de cette union. « C’est comme si Lara et Valon sous l’effet d’un coup de foudre avaient un peu perdu la tête, sourit-il. En plus, ils se sont mariés le jour de la demi-finale du Mondial et n’ont même pas attendu la fin de la compétition, ce qui a fait pas mal jaser au Tessin. Ce sont deux caractères très forts, les deux Tessinois les plus connus hors des frontières du canton et je me réjouis de voir ce que leur couple va donner dans la durée. »
Ragip Behrami, le père de Valon, a été l’un des seuls à s’exprimer jusqu’ici sur le couple. «Avec sa fraîcheur, son sourire, Lara rend mon fils heureux et c’est le principal. Comme sportifs d’élite, ils se comprennent. Lara se met à sa place à la place de Valon quand il rentre fatigué à la maison. » Les couples de champions ne manquent pas dans le sport. On pense évidemment, parmi d’autres, à Steffi Graf et Andre Agassi, à Ana Ivanovic, l’ex-numéro une mondiale du tennis, et le footballeur allemand Bastian Schweinsteiger, champion du monde en 2014.
Valon Behrami a été lié pendant douze ans avec Elena Bonzanni, une ex-présentatrice de la télévision italienne, très jolie, rencontrée lorsqu’il jouait avec la Lazio Rome. Ils ont eu deux filles Isabelle (11 ans) et Sofia (9 ans). A Lara Gut, on a prêté récemment une relation avec Bastian Baker, ce que les deux « amis » ont toujours démenti. Une chose est sûre : aujourd’hui, Valon et Lara filent le parfait amour. Présente en Russie, la skieuse a été la première à consoler son prince charmant après l’élimination face à la Suède. Une photo volée les montrait en train de s’embrasser tendrement dans le stade.
Unis par le succès et les blessures
Valon et Lara : deux tempéraments de gagneur, mais deux blessures intimes aussi, différentes l’une de l’autre certes mais qui les unit peut-être, deux histoires jalonnées de succès mais de douleurs aussi, ce dont ils parlent ouvertement, avec le courage et l’intelligence qui les caractérisent.
Surdouée, Lara Gut avait à peine 16 ans quand elle a remporté ses premiers grands succès. Elle a toujours évolué en marge de l’équipe suisse au sein d’une cellule privée dirigée par son père. Un statut spécial qui ajouté à une attitude parfois cassante lui ont valu très tôt une image de diva capricieuse. Son caractère fort, Lara l’a toujours assumé. « Je ne suis pas la jeune fille blonde qui sourit et qui trouve que tout est beau. J’aime dire ce que je pense, j’ai mon opinion, j’ai horreur de l’hypocrisie. Je ne joue pas un rôle, je suis moi. » Ce qui ne l’a pas empêchée, très sensible, de se sentir incomprise et d’en souffrir plus tôt dans sa carrière. « Beaucoup de gens n’ont pas remarqué à quel point j’étais jeune sans doute parce que j’avais du succès. Je donnais l’impression d’avoir plus confiance en moi que ce n’était le cas en réalité. J’ai essayé de ne pas perdre le sourire car cela me protégeait. Mais cela aurait été plus simple parfois de montrer à quel point j’allais mal. »
Après avoir enchaîné les saisons, une grave blessure contractée au Mondiaux de Saint-Moritz en 2107 lui a permis de faire un break salutaire à ses yeux, de prendre du recul. Elle l’évoquait avec finesse dans une longue interview au « Temps ». « Il n’est pas simple d’exister derrière l’image qu’on renvoie. On ne te prévient pas que devenir athlète professionnelle te prendra tout entière. Que cela occupera chaque minute de ton temps. Que passer du temps avec tes amis deviendra un luxe. Blessée, je suis redevenue une personne normale. » Elle racontait aussi que la jeune Lara avait mûri. « A 26 ans, je ne sors plus sans talons hauts et très maquillée. Aujourd’hui, je suis une femme. » Et l’amour est arrivé, naturellement …
Coté lumière, Valon Behrami possède l’une des plus belles cartes de visite du foot suisse. Riche, il a joué dans les plus grands championnats: Angleterre, Allemagne, Italie aussi, à Naples notamment. Mais il n’a jamais oublié d’où il venait. Juste la guerre de l’ex-Yougoslavie, ses parents ont fui le Kosovo avec sa petite sœur et lui, il avait à peine 5 ans. « Ma famille restée sur place a souffert de la guerre de manière indescriptible. Certains ont été tués, d’autres ont tout perdu » confiait-il dans une interview poignante l’an dernier où il disait à quel point il se sentait solidaire des réfugiés actuels. « Quand quarante personnes meurent en Méditerranée, vous priez pour elles puis vous allez boire un verre de champagne et pensez à vos prochaines chaussures. Le désespoir se voit dans le comportement des réfugiés qui risquent tout, même leur vie ». Il disait aussi sa gratitude envers une Suisse qui les « a accueillis à bras ouverts » mais sans sous-estimer les premières années douloureuses de ses parents. « Mon père qui était directeur au Kosovo a commencé par emballer des salamis dans des camions réfrigérés. Mais aucun travail n’est trop dur, trop mal payé lorsqu’on a connu le désespoir du réfugié. Cela m’a beaucoup influencé dans le foot où je me suis toujours engagé à 100%. »
Valon et Lara, l’idylle de deux champions à qui apparemment tout a souri. Mais qui possèdent, en eux, une vraie profondeur, une grande sensibilité. A quand les petits champions ?n
Retrouvez cet article dans notre édition Paris Match Suisse.
Toute reproduction interdite