Nathalie Herschdorfer, au nom des femmes

Paris Match Suisse |

 

Quelques jours avant sa nouvelle exposition consacrée à une grande star de la photographie contemporaine, la directrice du Musée des Beaux-Arts du Locle nous reçoit chez elle.

Regard bleu perçant, chevelure blonde qu’elle réunit en torsade vers l’arrière avant de la laisser retomber sur ses épaules: Nathalie Herschdorfer a tout d’une femme fatale, comme le cinéma aime les imaginer. D’ailleurs, quelque chose en elle fait penser à Romy Schneider. Ce premier lundi d’octobre, l’historienne de l’art nous reçoit dans son appartement moderne et lumineux situé dans les hauteurs de Lausanne. Pendant la discussion autour d’une table elliptique dans la salle à manger se terminant par un angle dur, la pluie ruisselle sur les larges baies vitrées. «Je ne me projette pas, chaque jour est un autre jour»: chez elle, aucune trace de nostalgie, pas plus qu’une volonté de divination du futur, elle vit l’instant présent. Intensément, passionnément, pour être certaine de ne rien manquer de sa saveur.

La passion, toujours. Un moteur, un flair qui la guident depuis ses premiers pas dans le monde de l’art contemporain. A 46 ans, son parcours ne ressemble à aucun autre en Suisse romande. Comme souvent dans les grandes destinées, une rencontre déterminante fera toute la différence. Pour elle, il s’agit de William A. Ewing, directeur du Musée de l’Elysée à Lausanne de 1996 à 2010. C’est lui qui engage la jeune fille – une des premières à ouvrir la voie avec un travail de mémoire en photographie à l’Université de Lausanne – à l’issue de ses études en 1998. Pendant douze ans, elle apprend son métier de conservatrice associée, puis responsable des expositions aux côtés de son mentor. «J’étais un pilier fort de son équipe, il m’a tout appris. Après toutes ces années, nous nous parlons encore tous les jours», explique-t-elle sereinement. Avec lui, elle conçoit l’exposition «reGeneration» réunissant des photographes de 20 ans pour célébrer les 20 ans de l’institution en 2005. Depuis, elle n’a jamais cessé de travailler avec des jeunes artistes.

Mère de deux adolescentes, Nathalie Herschdorfer est une femme de son temps. La boîte de Pandore dénonçant la suprématie masculine dans le cinéma la révolte. «Le monde de l’art n’est pas meilleur. Le pourcentage des œuvres et expositions consacrées à des femmes s’élève à 10% en moyenne», déplore-t-elle. Consciente de sa responsabilité en tant que représentante d’une institution pour faire évoluer les mentalités, elle prend son rôle très à cœur. A ce titre, l’invitée principale de l’exposition actuelle à découvrir jusqu’au 27 janvier 2019 au Musée des Beaux-Arts du Locle est Alex Prager, une jeune artiste autodidacte de Los Angeles dont les photos sont fortement imprégnées d’une dimension cinématographique. De l’image de mode à Instagram, Nathalie Herschdorfer observe l’évolution de la photographie, reflet kaléidoscopique de la société. Fendue d’un large sourire, elle se souvient de sa participation à un colloque à l’arrivée du numérique, annonçant la mort de la photographie en 1999: «Aujourd’hui, on est très loin de cette prévision apocalyptique. Le monde est tellement riche et vaste qu’il faut toujours aller où notre petite lumière nous attire.»

 

URSULA MEIER LA CONQUÉRANTE

Après «Home» et «L’enfant d’en haut», la réalisatrice franco-suisse Ursula Meier nous épate encore. Son film «La ligne» prend aux tripes. D’une intensité incroyable, les images se gravent dans notre esprit, les dialogues nous touchent au cœur.  Ursula Meier dépèce...

Les plus belles terrasses en Suisse

Cet été, les terrasses n’ont jamais été aussi attrayantes. Bucoliques, lacustres, alpines, en voici quelques-unes qui vous réservent aussi des moments de pure gourmandise.

Le saviez-vous ?

Bien avant le coronavirus, une doctoresse valaisanne a étudié les dégâts de l’influenza après la Première Guerre mondiale. Elle aurait causé 100 millions de morts, alors que le bilan mondial actuel du Covid-19 est de 75000 victimes.

La boîte de Pandore

OPINIONS. Depuis le Nouvel-An chinois et l’explosion du virus, le mal est partout: confinement ou semi-confinement, chômeurs par millions, frontières fermées à double tour, tourisme au point mort, famine guettant les plus pauvres… Le monde est paralysé.

Rencontre avec Nadine de Rothschild

Nous l’avions rencontrée, il y a quelques années, dans son hôtel particulier, près du Palais de l’Élysée, puis au château de Pregny, à Genève. Elle vit aujourd’hui dans une maison qui lui ressemble. Belle, sereine et épanouie.

Coquillages et crustacés

Quand les papilles s’affolent à l’idée qu’une peuplade de fruits de mer et crustacés viennent se lover entre langue et palais, il faut trouver de quoi se satisfaire! Alors pour petites et grandes envies de ces trésors de la mer, Paris Match vous livre ses adresses en Suisse romande!

Le monde à nos pieds

Un quart de siècle, c’est long, c’est court aussi. C’est le temps qu’il faut aux six personnages principaux de «Le monde à nos pieds» pour devenir ce qu’ils sont.

Osez la couleur pour l’été

Des touches de teintes vibrantes de poésie pour se donner de l’énergie: luxe ou petits prix, le tonus est de mise. Petit Jean Paris – Conte stylisé Un total look blanc accompagné d’un bracelet de soie de «Petit Jean» ça vous parle? Ce dernier est une bande de twill de...

Tout l’art de se révéler en décorant sa maison

L’intérieur d’une villa ou d’un appartement raconte souvent l’histoire de ses propriétaires et du lieu où ils habitent. Au gré de leurs inspirations, Ottavio Di Chio, Jorge Cañete et Roche Bobois matérialisent ces rêves les plus intimes.

Un week-end à Paris

Magique, inoubliable. Entre le musée Dior, les brasseries mythiques, les adresses confidentielles, la Samaritaine, les terrasses sur les toits, les cabarets et la Maison Albar, le rêve devient réalité.  La Maison Albar Le Vendôme - petit bijou au cœur de Paris, près...

Pin It on Pinterest

Share This